C’est comme cela qu’a été tué un médecin généraliste tôt le matin. Le ventre déchiqueté comme si il avait été lacéré par des dents aiguisées comme des lames de rasoir. Car oui, ce sont bien des dents qui se sont acharnées sur ce ventre. Une scène de cannibalisme ponctuée d’une signature atypique : un escargot laissé dans l’orbite. Qu’est ce qui pourrait justifier une violence et une atrocité pareille ? Et qui sont ces deux suspects qui ont pu repartir tranquillement sans éveiller de soupçons, si ce n’est ceux d’un vieillard qui pense avoir vu le diable ?
Puis viennent les surprises ; le médecin en question faisait collection de photos de personnes difformes, des monstres de la génétique. Ces gens qui autrefois permettaient de confirmer l’existence du diable. Ceux que les nazis ont tenté d’exterminer en secret pour assurer la pureté de la race…
Mais alors, simple intérêt médical ou collection morbide ?
Des questions dont les réponses deviennent urgentes quand le Capitaine Darui, chargé de l’enquête, découvre un autre cadavre, avec dans l’œil, un escargot.
Toute son équipe part alors à la rencontre de ces monstres humains, des lieux qui les ont cachés, des gens qui les ont soignées… afin de comprendre pourquoi ce médecin a été victime de ce qui semble être une vengeance face à la cruauté de l’homme au contact de la différence.
Un thriller 2 deux vitesses
Très agréable de se lancer dans ce thriller atypique qui aborde ici une question relativement classique, celle de la différence, mais dans un contexte qui est peu étudié dans la littérature : celui de tous ces gens qui, victimes de maladies génétiques et de malformations, ont été (et sont encore) source de dégout ou de fascination.
L’enquête nous emmène dans les lieux qui, en France ou en Italie, ont été le refuge de ces enfants, de ces adultes qui ont été oubliés de Dieu. Mais également plus au nord, dans les pays scandinaves, ou le tourisme noir, le tourisme des atrocités et des lieux de torture et de souffrance font la joie d’une certaine classe de touristes…
Malheureusement, l’enquête s’enlise un peu au fil du temps, les enquêteurs fouillent de nombreux endroits pour en tirer les mêmes éléments, qui étaient parfois dès le départ sous leurs yeux.
Pourtant, l’idée est originale, l’intrique est prenante, mais au final la sauce ne prend pas et on se perd un peu dans les différentes voies prises par les enquêteurs.
Dommage, pour une fois qu’un roman se consacre aux oubliés.