Cadène, Thomas (scénario) & Sécheresse, Loïc (dessin et couleur)
Bande dessinée
Paris : Delcourt, 2020; 107 pages, 19.90 €
🙂 🙂 🙂 Quand on a pris goût à la pulsion de mort
Alice et Alex ont tout pour être heureux : jeunes, beaux, riches et amoureux. Mais alors qu’ils sont en pleine préparation de leur mariage, un drame va définitivement les changer.
Une nuit, il pleut, la route est glissante, ils se disputent. Alice descend du véhicule, et part à pied. Une voiture arrive en face, ne la voit pas de suite mais parvient à l’éviter au dernier moment. Le véhicule quitte la route et tombe dans le fossé. Les 3 jeunes passagers sont tués sur le coup.
Ne sachant pas comment justifier l’accident, le couple s’enfuit…
Le mariage a lieu, ils sont heureux et tentent de se raccrocher au bonheur même si l’accident les hante toujours.
Et peu à peu, le manque s’installe, celui de la pulsion de mort. Et le vide existentiel de leur vie de luxe ne parvient plus à les nourrir. Persuadé de leur pouvoir sur la mort et de leur toute puissance, ils vont, chacun de leur côté, se confronter au mal, provoquer le mal, maitriser le mal : sexe, manipulation, violence, torture, …
Chacun veut savoir jusqu’où il peut aller dans la domination, la destruction de l’autre, la destruction de soi. Mais jusqu’où est-il possible d’aller…
« Etre vivant, c’est affronter la vie, mais on n’affronte pas la vie sans sentir le souffle de la mort. »
Cadenne nous plonge dans la descente aux enfers d’un couple détestable, toxique et cruel.
Et on est pris, malgré nous, dans cette déchéance… un peu comme des voyeurs.
Coté dessins, les traits graphiques de Sécheresse sont très influants tout en étant fort dans la suggestion. Un univers graphique atypique et fort, qui est très intéressant même s’il n’arrivera pas à satisfaire tout le monde.