Bec, Christophe (scénario) : de la Torre, Roberto & Raffaele, Stephano (dessin) ; couleur Dave Stewart : d’après l’oeuvre d’Edgar Rice Burroughs
Bande dessinée
Toulon : Soleil, 77 pages, 16.95 €
🙂 🙂 Voyage au centre de la Terre
Parti en expédition à la recherche de la légendaire cité d’ Opar et de ses trésors, Tarzan va vivre l’une de ses plus palpitantes aventures. Elle le mènera à bord d’un zeppelin jusqu’à Pellucidar, la terre creuse, monde souterrain préhistorique regorgeant de dangers dont il pourrait bien ne pas revenir indemne. (présentation de l’éditeur)
Une légende de la culture populaire
Après un premier tome plutôt réussi, Christophe Bec continue son exploration de l’univers de Tarzan avec un volume sous-titré Au centre de la Terre. Cette deuxième livraison opère à la fois un changement d’univers et un saut dans la chronologie des récits créés par Edgar Rice Burroughs. Loin du roman originel, Bec choisit ici d’adapter une aventure plus tardive, la quatorzième de la série, période à laquelle celle-ci s’était déjà émancipée de son origine, relativement réaliste, pour plonger dans le fantastiquevoire la science-fiction. Le roman de Burroughs sélectionné ici, opère en effet un lien avec un autre de cycle de l’auteur, connu aujourd’hui sous le nom de Cycle de Pellucidar et fondé sur l’idée que la Terre, creuse, enferme en son centre tout un écosystème plus ou moins figé constitué de peuples primitifs et d’espèces préhistoriques comme des dinosaures.
Même scénariste, dessinateurs différents
Christophe Bec, après avoir déjà ressuscité Bob Morane cette année, semble particulièrement inspiré par les grandes figures de la littérature populaire. Et s’il assure à nouveau le scénario, c’est à deux autres dessinateurs qu’est confié le graphisme : l’espagnol Roberto De La Torre (Ms. Marvel, Iron Man, Captain America…) pour la première partie, l’italien Stefano Raffaele (Pandemonium et Prométhée du même scénariste) pour la seconde. Le changement n’est pas anodin et l’ensemble, surtout grâcetrait précis et plus réaliste de De La Torre, gagne peut-être en lisibilité. On s’interrogera tout de même sur ce changement de dessinateur en cours de route. Car le changement se fait sentir et amène une certaine cassure dans le récit. La comparaison entre le second et le premier n’est pas toujours flatteuse et certaines cases de la deuxièmepartie donnent parfois une impression de précipitation (on note notamment quelques étonnants problèmes d’échelle).
Un sursaut d’originalité
Si l’on pouvait reprocher au premier tome de retracer une histoire maintes fois adaptée et donc relativement connue, il n’en est rien ici. Christophe Bec, en portant son intérêt sur un roman plus tardif et à la dimension fantastique indéniable et inscrit ce second volume dans un pur esprit pulpqui plaira assurément aux amateurs d’aventures débridées.
Suite réussie
Bien que parfois un peu trop bavarde, la BD, avec ses 78 pages au compteur, fait preuve d’une réelle générosité. Le récit multiplie les péripéties et le lecteur ne s’ennuie pas une seconde.
À la manière d’un Conan chez Glénat (un récit – une adaptation – une équipe), cette seconde livraison de Tarzan forme un tout lisible isolément. L’originalité dans le choix de l’épisode adapté offre à l’ensemble un supplément d’intérêt qui ne peut que réjouir les amateurs du roi de la jungle. Reste à espérer que d’autres épisodes viendront enrichir cette heureuse entreprise.