Tarzan : seigneur de la jungle : volume 1

Bec, Christophe (scénario) ; Subic, Stevan (dessin) ; couleur Hugo Sebastian Facio : d’après le roman d’Edgar Rice Burroughs
Bande dessinée
Toulon : Soleil, 2021, 71 pages, 17,95 €

🙂 Retour de la légende

XIXe siècle. Partis en bateau depuis l’Angleterre, Lord John et Lady Alice Greystoke s’échouent sur les côtes de l’Afrique équatoriale. Alice donne peu après naissance à un fils. A la mort de ses parents, il sera élevé par les grands singes et deviendra Tarzan. Le jeune homme sera partagé entre la vie brutale de la jungle et les codes stricts de l’aristocratie anglaise… (présentation de l’éditeur)

Une légende de la culture populaire

Créé par Edgar Rice Burroughs en 1912 pour les pulps magazines américains, Tarzan fait partie des figures les plus connues de la culture populaire. Adapté à d’innombrables reprises sur tous les supports médiatiques possibles, du cinéma à l’animation et de la bande dessinée au jeu vidéo, l’œuvre de Burroughs s’est bien souvent perdue dans ces continuelles réinventions. Cette nouvelle bande dessinée, signée Bec et Subic, entend justement renouer avec le récit originel. L’entreprise, rappelant un peu celle proposée par les éditions Glénat autour de la série Conan de Robert E. Howard, ne peut que réjouir les amateurs de ces personnages devenus ultra-populaires et pourtant mal connus.

Scénariste confirmé

La présence de Christophe Bec au scénario ne peut que rassurer. Scénariste confirmé, Bec a largement prouvé son amour des classiques de la littérature populaire : après son adaptation, libre sur le fond mais fidèle dans l’esprit, du Monde perdud’Arthur Conan Doyle et bien connu pour avoir mené un combat de longue haleine avant de pouvoir adapter la série Bob Morane de Henri Vernes, Christophe Bec était assurément bien placé pour s’attaquer à la légende Tarzan. Accompagné du dessinateur de la série M.O.R.I.A.R.T.Y (Conan Doyle n’est décidément jamais bien loin), ils signent une adaptation fidèle au matériau d’origine et prouvent ainsi la force et la modernité d’une figure dont l’image s’est diluée au fil du temps et des réécritures.

Classique

C’est à la fois la force et la faiblesse de la proposition. Si l’on apprécie de retrouver une vision sombre et sans concession de Tarzan, l’histoire dans ses grandes lignes et tout de même bien connue. Le lecteur risque parfois de peiner à accrocher à un récit dont les tenants et les aboutissants lui sont déjà familiers. En reste tout de même une mise en scène réussie, notamment dans sa première partie presque entièrement muette. Le style réaliste de Subic est particulièrement juste lorsqu’il dépeint la violence et la force sauvage de la nature. Très à l’aise dans le découpage et dans les ambiances, le dessinateur excelle dans la représentation de cet univers sans concession. Le dessin, parfois brut, sublime pour les animaux, se fait moins précis lorsqu’il s’attaque aux détails physiques des personnages. Si cela ne rend que plus bestiale la figure de Tarzan, certains choix graphiques (les yeux des personnages presque toujours totalement noirs pour ne prendre qu’un exemple) ne plairont assurément pas à tout le monde et certaines cases donnent parfois l’impression d’un travail un peu bâclé.

Hommage réussi

Cette dernière réserve n’a évidemment pas de quoi gâcher l’ensemble. Ce premier album est une belle réussite. Son ton résolument adulte et sa violence, à la fois graphique et thématique, en fait tout de même un album à réserver à un public averti.
Nicolas Stetenfeld

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Fill out this field
Fill out this field
Veuillez saisir une adresse de messagerie valide.
You need to agree with the terms to proceed