Ben, le père de Charlotte, vient de décéder. Cela n’attriste la fille que moyennement, dans la mesure où ils n’entretenaient pas des rapports des plus intimes. Cependant, cet événement engendre bien plus de conséquences qu’escompté et mène la protagoniste à moult questionnements : Ben était-il réellement coupable des crimes qui le menèrent en prison ? Qui étaient tous ces personnages anticonformistes et réactionnaires qui gravitaient autour de lui ? Quels événements provoquèrent la disparition de Lone, la mère de Charlotte ?
De fil en aiguille, Charlotte s’enfonce dans un monde de criminalité, de vengeance et de manipulation. Les réponses parviendront progressivement à ses oreilles, mais le prix à payer pour déterrer un passé révolu ne s’avère pas des moindres.
Remonter aux origines
Dans son quatrième ouvrage, Elodie Glerum se lance dans une enquête haletante dans un passé familial. La protagoniste principale, Charlotte, décide de découvrir la véritable histoire de ses parents : une mère disparue dans les années 1970 et un père emprisonné pour des affaires de vol et de meurtre. Rapidement, de nombreuses personnes remettent en cause la culpabilité du père. Charlotte se lance à la recherche de ces personnes qui partagèrent la vie de ses parents en des temps révolus, déterrant un passé obscur touché par la débauche, la manipulation, la politique…
Sans être particulièrement attachante, Charlotte ne s’avère pas pour autant pas dénuée d’intérêt. Au fil de ses entrevues avec moult personnages, elle montre une certaine intelligence qui lui permet d’emmagasiner les nombreuses histoires qui tournent autour de sa famille. L’ouvrage présente d’ailleurs une quantité non négligeable de personnages secondaires, ce qui peut aisément perdre le lecteur. De plus, un énorme chapitre s’intéresse à l’histoire d’un second protagoniste, Ragana, qui pourrait cependant être considérablement raboté tant il présente parfois des informations peu intéressantes.
Il faut admettre que le synopsis s’avère relativement bien construit. Les histoires amènent une belle dose de suspense et la curiosité du lecteur demeure vivace. Quelques éléments viennent tout de même ternir la lecture. Tout d’abord, la masse de personnages qui complexifie la compréhension de toute l’histoire. Ensuite, l’énorme interlude qui déploie l’histoire de Ragana et casse le rythme de l’enquête. Enfin, l’écriture. Dans ce roman, Elodie Glerum décide d’écrire par phrases courtes, incisives. Elle semble lister une série d’événements, ce qui rend la lecture lourde, lente, presque ennuyeuse.
En résumé, L’Allumette de Pandore laisse un sentiment mitigé. Indéniablement, l’autrice possède un talent pour façonner une histoire bien ficelée et réfléchie, mélangeant des idées politiques et sociales à un suspense grandissant. Cependant, son style littéraire ne plaira certainement pas à tous, tout comme l’enchevêtrement des nombreuses intrigues liés à une quantité astronomique de personnages.