Aujourd’hui comme hier

Kate et Peter grandissent à Gillam, une banlieue new-yorkaise. Ils sont voisins et leurs papas débutent leur carrière ensemble au NYPD. Leur voisinage ne se fait pas sans réticence, le comportement de Anne, la femme de Brian, étant jugé inadéquat. Kate et Peter sont amis malgré cette distance parentale, mais se découvrent à l’adolescence une relation différente. L’été de leurs 14 ans voit un drame familial se jouer, les séparant de façon irrémédiable, du moins le croient-ils.

C’est sans compter leur lien indéfectible.

Roman sur le pardon

Mary Beth Keane retrace le destin de deux familles sur plusieurs décennies. Alors que le récit débute avec Brian Stanhope et Francis Gleeson, de jeunes policiers originaires d’Irlande, l’auteure centre ensuite son attention sur la personnalité de Kate, la troisième fille de Francis, et de Peter, l’enfant unique de Brian.

A l’instar de « Là où vivaient les gens heureux » de Joyce Maynard (qui retraçait le destin d’une mère de famille sur cinq décennies), Mary Beth Keane nous livre un roman familial très réussi. Sans dévoiler la teneur du drame et ses conséquences, nous souhaitons seulement dire que « Aujourd’hui comme hier » est un roman sur la fragilité du bonheur, le pardon, la résilience.

Elle décrit avec une intelligence narrative l’évolution de ces deux ados, devenus étudiants puis adultes. Tous les personnages sont attachants (seules les sœurs de Kate jouent un rôle plus fonctionnel, moins développé psychologiquement). Aucune période ne souffre d’un coup de mou ou d’un manque d’intérêt. Aucune scène n’est à jeter.

L’auteure modifie brièvement le point de vue narratif, épousant celui de Francis ou de Anne. Kate et Peter sont alors observés par ces témoins subjectifs, engagés affectivement, douloureusement.

« Aujourd’hui comme hier » est le second roman traduit en français de Mary Beth Keane, après « La cuisinière »(10/18)

Barbara Mazuin