Ames, Jonathan ; traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Lazare Bitoun
Policier & Thriller
Paris : Joëlle Losfled, 2024, 224 pages, 23 €

🙂 🙂 🙂 Ne pas provoquer le vieil ours qui sommeille

Happy Doll, alias Hank Doll, une cinquantaine d’années, est un détective privé médiocre qui passe ses journées à promener avec son chien ou à glander dans le bar de son amie, entre 2 séances de psy. Lorsque son vieux pote Lou Shelton vient lui demander de lui donner un rein qui lui sauvera la vie, il hésite pendant une nuit. Cependant, le lendemain matin, les choses se compliquent alors que Lou vient s’écrouler, mortellement blessé par balle, dans ses bras et lui confie, avant d’expirer, un gros diamant. Commence alors pour Hank toute une série de péripéties rarement agréables, sur les traces des assassins de Shelton dans les bas-fonds de L.A.

Un détective redoutable

Après avoir passé 7 ans dans la Navy et plus de dix ans dans la police de Los Angeles, Happy Doll s’était installé comme détective privé et traversait une longue période de disette. Ce qui l’avait poussé à assurer la sécurité d’un centre de massage Thaï afin de remplir son frigo. Il est encore tout chamboulé par la demande de rein de son ami Lou, qu’il se retrouve grièvement blessé par un tox ultra violent qui a tenté de s’en prendre à une des masseuses du centre. Pas de bol pour lui, cette brute épaisse (dans les 2 sens du terme) n’est autre que le fils d’un flic avec qui Doll aura pas mal de fils à retordre. Le lendemain, Doll parvient à suivre les assaillants et à localiser leur planque. Mais il ignore encore qu’il vient de mettre le pied dans une organisation criminelle internationale. Et sans le soutien des flics qui l’ont désavoué, il se rend vite compte qu’il risque sa peau à chaque coin de rue.
Au milieu de son front, il y avait un petit trou noir. J’ai poussé le corps du bout du pied. C’était mon deuxième mort de la journée et le troisième en deux jours. Je commençais à être blasé.” 
 Loin du stéréotype du détective privé tiré à quatre épingles, Doll est un anti héros, glandeur et dépressif, mais qui devient une bête redoutable quand il s’agit de traquer ses ennemis, tout en se foutant allègrement du respect des lois et de la police.
« Il s’appelait Doll » est un livre plein de rebondissements, noir, certes, mais d’un noir contrebalancé par l’humour distancié de l’auteur qui met en scène des relations plus fines qu’il n’y paraît.
Pierre-Emmanuel Mullier

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