La nostalgie du sang

Quelque part entre Milan et Pergame, une femme est retrouvée éviscérée, le mollet entamé par des morsures, et la bouche remplie de terre. Marco Besana s’empare de l’affaire. Sur le point d’être « mis à la retraite », le journaliste de 58 ans, cynique et désabusé, tient à prouver à la rédaction qu’il n’est pas encore fini. L’hypothèse la plus plausible pour lui  semble être la secte satanique.

Ilaria Piatti est une jeune stagiaire moquée au journal pour ses tenues vestimentaires et sa maladresse. Elle fait pourtant le lien avec le tout premier tueur en série, qu’ait connu l’Italie à la fin du 19è siècle, Vincenzo Verzeni. Même modus operandi, si on compte les 10 épingles disposées sur une pierre, détail qui n’avait pas filtré dans la presse. Besana croit d’emblée Ilaria et s’adjoint la jeune femme, qui se révèle particulièrement dynamique et dotée d’un esprit d’analyse précieux. Elle possède également un avantage de taille : elle connaît le profil des prochaines victimes, se référant à la chronologie macabre du vampire de Bottanuco.

Duo de journalistes efficace(s), dans un polar documenté

Contrairement à toute attente, leur duo fonctionne à merveille, Besana se révélant plutôt drôle et généreux. Le lecteur est conquis, suivant pas à pas les pérégrinations des deux journalistes.

Dario Correnti – un pseudonyme derrière lequel se cachent deux auteurs – s’est documenté pour créer cette intrigue d’emblée prenante : le vampire de Bergame a réellement existé. Correnti s’est emparé des faits réels et passés, pour les intégrer à cette enquête atypique. La réussite de ce best-seller en Italie tient aussi à cette atmosphère que fait peser le silence de ceux-qui-savent-mais-ne-disent-pas. De quoi faire grimper le lecteur au plafond au fil des pages.

La fin augure de futures enquêtes d’Ilaria Piatti, une belle héroïne que l’on a envie de retrouver dans les pages de Correnti…

Barbara Mazuin