Gwenaël & Carrère, Serge (scénario) ; Ferrari, Elisa (dessin) ; couleurs Alex Gonzalbo
Bande dessinée
Toulon : Soleil, 2023, 47 pages, 14,95 €

🙂 🙂 De douloureux souvenirs

À Vérone, Livia Camine, avocate débutante, affronte, dans un procès en cassation, un membre de la droite italienne accusé d’agression sexuelle sur une de ses employées. L’affaire fait grand bruit en Italie, assurant à la jeune femme une publicité dont elle se serait bien passée. Alors que le verdict est sur le point de tomber, Livia reçoit par courrier une enveloppe au contenu inquiétant, qui la ramène sept ans en arrière, vers un vécu qu’elle s’efforçait d’oublier. Ce qu’elle ne sait pas, c’est qu’un courrier identique et tout aussi anonyme que le sien, a été reçu quasi simultanément par trois de ses amis, résidant en France. Ce qui les relie ? Un court séjour en montagne, en plein blizzard, sept années plus tôt donc, et qui les a marqués à vie.

Légendes montagnardes

Premier tome d’une histoire qui en comptera deux, « La marque des souvenirs » ne se contente pas de planter le décor. Au contraire, une fois le pitch lancé, l’intrigue avance assez rapidement, entre scènes d’action bien menées et moments de réflexion entre les 4 amis qui s’interrogent sur l’identité et le mobile de l’expéditeur des envois postaux. Le scénario de Serge Carrère (« Léo Loden », « Private Ghost »…) et de Gwenaël (« Le serment de l’acier ») ne compte que peu de personnages, prolongeant et creusant ainsi le huis clos causé par le blizzard sept ans plus tôt. Impossible à ce stade de deviner le fin mot d’un suspense naviguant entre éléments de légendes montagnardes et possible lien avec le procès dans lequel Livia est impliquée. Le trait extrêmement lisible d’Elisa Ferrari nous rappelle tantôt la ligne claire, tantôt le dessin type de certaines séries destinées à la jeunesse (comme la série « Elfées » qu’elle dessine sur un scénario de…Carrère et de Weissengel, pseudo de Gwenaël), et qui lorgnent vers le manga. Soutenu par des couleurs vives et contrastées, il se révèle d’une précision redoutable dans les paysages et les plans rapprochés des personnages ; les planches ne comptent que 6 à 8 grandes cases maximum, accentuant ainsi le dynamisme de l’ensemble. Un suspense bien agréable et grand public, se clôturant par un cliffhanger du meilleur effet.
Nicolas Fanuel

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