L’enclave

Druart, Nicolas
Policier & Thriller
Paris : HarperCollins, 2021, 456 pages, 20 €

🙂 🙂 🙂 Welcome to hell!

Vanessa, aide médico-psychologique, et Simon, infirmier, se rendent en Aveyron avec Théo, Karim, Emily et Brice pour un week-end d’initiation aux sports de plein air organisé par le patron du restaurant dans lequel les jeunes travaillent.
De son côté, l’adjudant-chef, Stanislas Sullivan, arrivé depuis peu à Buzac, joli petit village du Larzac surplombé par le château, est très vite confronté à une disparition de pèlerins dans une région où les traditions ont la vie dure.
Tous vont ignorer les affabulations sur l’Enclave, ce lieu où « Les légendes disent qu’il y a une créature sauvage qui vit dans cette région. Un être démoniaque composé de morceaux de cadavres, assoiffé de sang et qui dévoredes jeunes femmes. On le surnomme le Nazgoulac. » P. 56
Un peu d’histoire
L’auteur nous emmène dans les années 1970 avec la création des premières ZAD (zone à défendre ou zone d’aménagement différé) quand l’État souhaitait récupérer des terres pour agrandir un camp militaire et, ensuite, en 1988 quand le gouvernement voulait installer des éoliennes dans la commune de Vayrac. Les paysans qui y habitaient se sont soulevés, avec l’aide d’autres ruraux, venus des quatre coins du pays, pour résister et garder leurs lopins de terre.
C’est donc sur cette partie de l’Histoire que Nicolas Druart se base pour créer ce lieu maudit et rempli de violencequ’il nomme l’Enclave dans son roman. Une société bien réglementée à l’écart d’un petit village où tous se connaissent, préservent les secrets et profitent des bienfaits des cultures et de l’élevage en toute autonomie de cette partie reculée et redoutée du Larzac.

Guerriers des temps modernes

Des personnages bien brossés dans les émotions qu’ils ressentent comme Vanessa très sensible aux lieux, au stress et à la condescendance de son collègue et ami Simon, blagueur, insouciant mais non moins professionnel.
Tous deux encadrent une petite troupe de jeunes porteurs de handicaps différents. On y parle de leur intégrationdans la société, du travail effectué par les intervenants dans le quotidien, de respect, d’attendrissement, de compréhension et d’adaptation en toutes circonstances.
C’est Vanessa qui se transformera en mère louve pour protéger ses petits quel qu’en soit le prix à payer !
« Vanessa n’était que violence. Une soif de meurtre insatiable endiguait la sève qui s’écoulait par les myriades de blessures qui émaillaient l’extérieur – et l’intérieur – de son corps. » P.384

 Atmosphère

Une ambiance malsaine dès les premières pages, une atmosphère lourde de sous-entendus, de gens et de milieux hostiles, une vision cauchemardesque de la cruauté humaine à son apogée, une extrême violence dans les faits.
Une écriture précise, tranchante, accablante, perverse, sadique, démoniaque et tellement persuasive, agrémente le terreau de la peur qui assaille les tripes tout au long de la lecture.
Ames sensibles, s’abstenir !
Hélène Monin

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