Beauman, Ned; traduit de l’anglais par Gilles Goulet
Science-fiction
Paris : Albin Michel, 2025, 384 pages, 22,90 €
🙂 🙂 Tout ça pour un poisson
« Treize centimètres de long. Des yeux globuleux. Une lèvre plus épaisse que l’autre… Le lompe venimeux est loin d’être le poisson le plus sexy de la planète. Autrement dit, la bestiole est moche à crever. Et pour arranger le tout, sa morsure est extrêmement douloureuse.
L’anéantissement probable de cette espèce lors d’un accident minier quelque part en mer Baltique n’est donc pas un drame pour l’Humanité. Deux personnes, pourtant, ne l’entendent pas de cette oreille, pour des raisons diamétralement opposées. Karin Resaint, convaincue que le lompe venimeux pourrait jouer un rôle capital dans ses recherches sur l’intelligence animale. Mark Halyard, cadre sup’ de la compagnie minière, risquerait quant à lui très gros si le poisson avait vraiment disparu.» (Résumé de l’éditeur)
Faire équipe malgré tout
Le roman s’ouvre sur la scientifique suisse Karin Resaint à bord du bateau où elle conduit ses expériences sur l’étrange poisson. Elle découvre ainsi que l’espèce est intelligente et doit être protégée. Sauf que cette information n’arrange pas Halyard ! Ce dernier a mal magouillé un investissement qui lui aurai permis de gagner une belle somme d’argent mais voilà qu’il se retrouve endetté suite au piratage des biobanques contenant les sauvegardes de l’ADN de nombreuses espèces éteintes.
Paniqué à l’idée de finir en prison, il tente de convaincre Karin de l’aider… Commence alors un long voyage pour trouver une dernière trace du lompe venimeux.
Le capitalisme VS l’écologie
Ce roman de science-fiction, édité en 2022 dans sa version originale, a remporté le prix Arthur C. Clarke (prix récompensant le meilleur roman de SF publié au Royaume-Uni).
L’humanité n’y est pas montrée sous son plus beau jour en rappelant comment le capitalisme et le profit toujours prioritaires font s’éteindre de plus en plus d’espèces animales, des plus petits insectes insignifiants au panda géant en passant par le thon rouge.
C’est un combat opposant le capitalisme à l’écologie, chacun représenté par nos deux personnages principaux poussés jusqu’à la caricature de leurs idées. Malgré son message militant, le roman laisse sur sa faim et lasse quelque peu avec ses chapitres qui se résument à « aller à un point A -> enquêter -> aller à un point B -> enquêter » jusqu’au dénouement final…
Les deux épilogues à fin ouvertes laisseront au lecteur le choix (ou pas) d’espérer un monde meilleur pour la suite.