Absolution

Sigurdardottir, Yrsa ; roman traduit de l’islandais par Catherine Mercy et Véronique Mercy
Policier & Thriller
Arles : Actes Sud, 2020, 416 pages, 23 € (Actes noirs)

🙂 🙂 Le tueur qui sévissait sur Snapchat

La brigade de Keflavik en Islande est avertie d’un meurtre via des vidéos Snapchat reçues par les amis de la victime : Stella, 16 ans, étudiante dans le cinéma où elle a été agressée. Assassinée, sans doute, vu la sauvagerie et la détermination du tueur, masqué. Qui aurait eu envie de tuer cette adolescente aussi lisse que ses cheveux ? A gratter un peu, la belle fille populaire n’était pas un ange. Huldar, l’officier de police, a bien fait de faire appel au talent de Freyja, psychologue pour enfants, et accessoirement une ancienne amante qu’il aimerait reconquérir. Même si Erla, qui dirige la brigade, n’est pas de cet avis.
Mais tandis que le corps mutilé de Stella est retrouvé, un adolescent, Egill, disparaît de son domicile en laissant beaucoup de sang.

Meurtres sordides

Yrsa Sigurdardottir a su se faire sa place dans le polar scandinave, avec la série mettant en scène la psychologue pour enfants Freyja et le policier Huldar. Après « ADN » et « Succion », cette troisième enquête commune reprend les mêmes critères : morts violentes et jeunes victimes. Le prisme choisi ici est le harcèlement scolaire. Les réseaux sociaux y tiennent une large part, puisqu’ils servent d’outils de harcèlement, mais aussi de diffusion d’annonces de la part du meurtrier : images du meurtre insoutenable, indices choisis.
Yrsa Sigurdardottir ponctue par ailleurs son récit de textes de blog, où une adolescente anonyme fait part de sa situation de bouc émissaire. Soit une intrigue bien ancrée dans notre époque.

Polar islandais aux personnages récurrents

Depuis Sjöwall et Walhöö, les personnages récurrents à travers la vie d’une brigade de police sont légion dans l’histoire du polar, nordique ou autre. Si c’est un réel plaisir de retrouver ces personnages, il n’est en général pas nécessaire de lire les titres dans l’ordre chronologique pour comprendre leur existence interne et externe à la brigade, leur vie conjugale ou leur difficulté d’être parent, par exemple. « Absolution » se lit de façon indépendante, mais laisse une impression d’agacement face à la répétition de mentions de la colère d’Erla, et un certain désintérêt pour des passages un peu trop bavards. Serait-ce dû au fait que nous n’avons pas lu les deux précédents tomes ? Le fait de ne pas être familiarisé avec les personnages dès le départ ne devrait en rien affecter notre plaisir de lire.
Quoiqu’il en soit « Absolution » ravira les amateurs de polars un peu sordides, ficelés de façon correcte jusqu’à un dénouement complexe.
Barbara Mazuin

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