Isak fut le seul survivant d’un incendie où il a perdu sa mère et sa petite sœur, après quoi il fut abandonné par son père tyrannique auprès d’un grand-père heureusement aimant. Il avait six ans. Devenu aide-soignant, Isak a une petite amie, Madde.

Fredrik Barzal, devenu un artiste renommé, refait inopinément surface dans la vie d’Isak vint ans après le drame qui a décimé leur famille : atteint d’un cancer, il souhaite renouer avec son fils avant de mourir et le convie sur l’île de Fårö, au nord de l’île de Gotland. Un peu réticent, Isak finit par s’y rendre avec Madde.

Débute alors un jeu psychologique où les apparences peuvent être trompeuses.

Roman noir suédois

Après « Sarek », paru en 2023, celui que l’on considère comme une révélation du polar suédois nous livre un duel psychologique, entre héritage du passé et traumatismes de l’enfance, et zone d’ombre que chacun porte en lui.

« Duel » ? Peut-être pas, car Kvensler s’y entend autant en manipulation que le père d’Isak. En plus d’installer une sacrée ambiance sur cette île isolée. Rebondissements, sauts dans la chronologie, jamais il ne perd son lecteur. Et si l’on pense parfois percevoir ce qu’il en est, on reste tout de même loin du compte. C’est d’une sacrée diablerie ! Le tout reste crédible jusqu’au bout.

Barbara Mazuin