La fleur de Dieu : Volume 3 : Cosmos incarné

Ré, Jean-Michel
Science-fiction
Paris : Albin Michel, 2020, 300 pages, 19 € (Collection Imaginaire)

🙂 🙂 Mystique et gros vaisseaux

Dix jours après l’ouverture des portes du ciel, le Cosmos s’incarne aux quatre coins de l’univers.
A l’échelle des hommes, le seigneur de Latroce continue son œuvre de fureur et de chaos, animé par une colère inépuisable. Maître Kobayashi, quant à lui, arpente la voie de l’Enfant, essayant de trouver le véritable sens à son enseignement : « Semez le Chaos dans l’Harmonie, comme le projectile sème le trouble dans l’eau immobile. Répandez de l’Ordre dans le Désordre quand le Faux gagne sur le Juste. Propagez la subversion créative quand la Loi devient indigne. Cultivez le Beau et le Bon. » (présentation de l’éditeur)
Tome de clôture ?
Troisième et dernier tome de la trilogie de Jean-Michel Ré, Cosmos Incarné fait suite à La Fleur de Dieu et Les Portes Célestes. Comme nous l’évoquions dans notre critique du précédent volume, l’univers particulièrement développé et l’efficacité de la narration faisaient des deux précédents romans de véritables page turner dévorés en quelques rapides sessions de lecture. Les enjeux énormes (rien de moins que la survie d’une humanité comptant plusieurs centaines de milliards d’individus) et le style enlevé de l’auteur ne manquaient pas de susciter l’impatience chez le lecteur avide de connaître le dénouement final. Avec ce dernier tome, l’auteur répond à la plupart des questions laissées en suspens et offre une véritable conclusion à son cycle tout en ouvrant de nombreuses pistes qui permettront, pourquoi pas, de prolonger l’exploration de cet univers de space-opera.
Une fin qui ne plaira pas à tout le monde
Alors que Les Portes Célestes alternaient, avec un véritable sens du rythme, scènes d’action et scènes plus réflexives et philosophiques, ici, ce sont clairement les secondes qui prennent le pas sur les premières et transforment la fin du récit en une grande confrontation idéologique dont le dénouement aurait mérité certainement d’être un peu plus délié. Sans entrer dans les détails, les enjeux absolument démesurés, qui renverraient ceux des Avengers au niveau d’une dispute de bac à sable, se résolvent de manière quelque peu rapide, notamment pour le personnage du seigneur de Latroce. Cela est d’autant plus dommage que Cosmos incarné, pourtant aussi court que les deux premières parties, se perd dans des considérations philosophico-spirituelles dont on peine parfois à comprendre l’intérêt.
Une belle entrée en matière
Même si cette fin ne plaira pas à tout le monde, la saga de la Fleur de Dieu utilise avec intelligence tous les codes de la science-fiction et du space-opera. Sa force réside certainement dans le rythme de l’ensemble : rapide, efficace et sans fioriture. Il constitue ainsi une porte d’entrée pour les lecteurs parfois effrayés par la science-fiction, un genre qui ne brillepas toujours par sa grande accessibilité. En quelques 700 pages, les trois tomes offrent une belle représentation de ce que peut produire la SF. Espérons qu’ils permettront quelques précieuses conversions ?
Réussite
Long roman plus que trilogie, La Fleur de Dieu gagne à être lu d’une seule traite. Si ce dernier tome peut paraître un peu plus faible que les deux premiers, l’ensemble constitue une belle incursion dans le genre du space-opera. Malgré un dramatis personae conséquent et un glossaire qui pourrait effrayer certains lecteurs, le récit se révèle d’une grande accessibilité et constitue une véritable lecture plaisir où chaque lecteur pourra trouver son compte.
Nicolas Stetenfeld

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