La maison des voix

Carrisi, Donato ; traduit de l’italien par Anaïs Bouteille-Bokobza
Policier & Thriller
Paris : Calmann-Lévy, 2020, 298 pages, 21.50 €

🙂 🙂 🙂 Sombres voix du passé

Une patiente torturée par son inconscient.

Pietro Gerber est un pédopsychiatre italien de renom. Spécialisé dans l’hypnose, il excelle dans la recherche de la vérité enfouie profondément dans l’inconscient de ses patients, les enfants.
Alors, quelle ne fut pas sa surprise, empreinte de curiosité, quand une consœur australienne lui demande de prendre en charge une de ses patientes, Hannah Hall. Surpris car Hannah est une adulte, mais persuadée d’avoir tué son frère dans son enfance.
Intrigué, Gerber accepte de la rencontrer et d’entamer un travail d’hypnose avec sa nouvelle patiente. Mais ce qu’il découvre peu à peu est de plus en plus troublant.
L’enfance d’Hannah est atypique. Isolée du monde et de la société, elle ne connaît d’autres personnes que ses parents. Régulièrement, la famille va changer de nom et déménager, non sans récupérer une boite, enterrée dans le jardin, pour ensuite l’ensevelir à nouveau dans leur nouvel habitat. 
Et où est ce frère dont on ne parle jamais ?
« Qu’est-ce-que ça veut dire ? Où dois-je chercher ? D’un coup, je me sens stupide. On s’est moqué de moi. Ce n’est pas drôle. Pourtant, c’est étrange, j’ai la sensation de ne pas être seule. Quelqu’un m’observe. Je sens des yeux rivés sur moi. »
Séance après séance, en fouillant dans l’inconscient d’Hannah, Gerber va mettre à jour les horreurs du passé. Il va se rendre compte qu’à travers ses révélations, Hannah en sait étrangement un peu trop sur sa propre vie.
Quel lien y a-t-il entre cette petite fille à l’esprit torturé et lui ? Et quel crime se cache encore dans son inconscient ?

Un jeu de piste captivant qui nous laisse sans voix

Un scénario bien huilé qui, à travers de (trop) longues séances d’hypnose, nous livre une vérité sombre et violente qui renvoie le psychiatre vers ses propres réalités. 
Hannah a-t-elle réellement tué son frère ou est-elle une dangereuse schizophrène qui fera vaciller le thérapeute ? Ou bien encore, n’est-elle pas justement là pour l’aider ?
Toutes ces questions (ou presque) trouvent leur réponse dans un épilogue bluffant qui met en évidence tout ce que l’auteur a tissé page par page. Alors oui, quelques questions restent en suspens, mais cela n’empêche pas Carassi de signer une nouvelle réussite.
Nancy Delalune

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