Le bureau des policières

Maria Carrara est policière dans un bureau de femmes au NYPD. Nous sommes en 1958, et les policières peinent à prouver leur crédibilité au sein de la police.

Marie n’est pas là pour faire de la figuration. Elle veut trouver sa place, à défaut d’en avoir une à la maison : mariée à un policier violent, pervers narcissique et infidèle.

Dès lors, elle n’aura de cesse de prouver sa valeur au bureau. Elle veut devenir enquêtrice au NYPD. Sacrée ambition ! Et pourtant, Marie se découvre des talents de comédienne. D’un naturel timide, elle suscite la confiance de dealers qu’elle doit piéger dans les bas-fonds du Bronx.

Inspiré d’une histoire vraie

Marie a réellement existé.

 « Le bureau des policières » est une fiction, mais Edward Colon a obtenu l’accord de Marie Cirile-Spagnuolo, son amie aujourd’hui décédée, pour raconter son histoire de façon détournée. Elle-même s’était fendue d’une autobiographie, « J’étais femme détective : 18 ans dans la police new-yorkaise », parue en langue originale en 1975.

Son histoire, quelle est-t-elle ? Un refrain hélas bien connu : le combat des femmes contre le sexisme banalisé dans un monde d’hommes, et contre les violences domestiques.

Il est étonnant d’entendre parler d’un bureau de policières, pourtant cela a bien existé au sein du NYPD. Enfin, plutôt en marge qu’au sein. Cette brigade était juste là pour occuper des tâcheronnes. La récompense et la gloire étaient pour les hommes, tandis que les femmes restaient dans l’ombre.

Paradoxe d’un personnage féministe

Marie est un personnage attachant, paradoxal : être battante et défendre les victimes d’un côté, subir les violences d’un mari de l’autre. Si Marie n’avait pas réellement existé, peut-être n’y aurions-nous pas cru. Enfin, Edward Conlon opère une très bonne reconstitution d’une société pas si éloignée de nous.

Barbara Mazuin