Le pensionnat des innocentes

Marsons, Angela ; traduit par Valérie Bourgeois
Policier & Thriller
Belfond, 2018, 432 pages, 20.90 €

🙂 🙂 Enfances fracassées

Ils étaient cinq, unis par un secret terrible depuis 15 ans.

Aujourd’hui, l’inspectrice Kim Stone est amenée à enquêter sur la mort d’une directrice d’école, trouvée noyée dans sa baignoire. Cette dernière semblait s’être intéressée récemment à des fouilles menées sur le terrain d’un ancien pensionnat pour enfants abandonnés. Ayant elle-même passé une grande partie de son enfance dans ce genre d’endroit, Kim Stone fait rapidement de cette enquête une affaire personnelle, d’autant que des ossements sont retrouvés sur le site. Peu respectueuse du protocole et assez encline à faire fi de la plus élémentaire règle pour arriver à ses fins, elle se plonge dans la recherche de la vérité autant par conscience professionnelle que pour tenter de régler ses comptes à un passé bien lourd.

Selon vos habitudes de lecture, vous verrez dans ce « Pensionnat des Innocentes » deux choses bien différentes.

Si vous aimez les polars respectueux des codes de genre, il est évident que vous y trouverez votre bonheur. Démarrage classique sur le mystère dans lequel les meurtres d’aujourd’hui trouvent leurs racines – mais qu’a-t-il donc bien pu se passer ? – Montée en puissance avec meurtres et découvertes macabres – vengeance ? volonté de réduire au silence ?- Triomphe de la vérité, de la morale, de la justice. Les personnages découvrent juste ce qu’il faut de leur vie pour les rendre crédibles voire attachants. Chacun laisse transparaître ses fêlures, sa part d’ombre. Ce que l’on voit pourrait-il n’être qu’apparences ? L’arrière-plan, l’enfance abandonnée et maltraitée, en remuera plus d’un. L’écriture est simple, les chapitres s’enchaînent sans peine, on s’échine à deviner le coupable, à chercher comment les cubes s’assemblent et le roman s’achève sur un petit twist qu’aucun n’aura sans doute anticipé.

L’amateur de polar fouillé, d’intrigue originale, de personnages complexes sera lui bien déçu. Polar classique par excellence, ceci ressemble, vous l’aurez compris, à l’exercice d’un bon élève très appliqué. L’auteur semble avoir suivi à la lettre le guide « écrire une intrigue policière en 4 leçons ». Le thème 100 fois rabâché des enfants maltraités (enfants sans famille, pensionnat éloigné de tout, les meurtres cachent quoi ? je vous le donne en mille), la policière peu respectueuse du règlement mais tellement brillante qu’on lui pardonne tout, les indices qui jalonnent le chemin, les semblants de fausse piste, tout y est. Les dialogues sonnent faux, les raccourcis sont peu crédibles, les péripéties artificielles. Va falloir s’accrocher si on veut pouvoir donner son avis sur le rebondissement de la fin.

Joëlle Mainfroid

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