Resurrection Bay

Viskic, Emma ; traduit de l’anglais (Australie) par Charles Bonnot
Policier & Thriller
Paris : Seuil, 2020, 314 pages, 19.90 € (Collection Cadre noir)

🙂 🙂 Sur mes lèvres

Caleb Zelic a créé sa société de détectives à Melbourne. Il s’est adjoint les services d’une ancienne flic alcoolique, Frankie. Un détail : Caleb est sourd depuis son enfance. Ses appareils auditifs lui permettent de percevoir des sons étouffés, mais c’est surtout lire sur les lèvres qui lui permet de communiquer.
Caleb retrouve son meilleur ami Gary mort, égorgé chez lui. Gary était un flic intègre, et enquêtait pour Caleb pour arrondir ses fins de mois : des histoires de sécurités, de fraudes à l’assurance. Un SMS envoyé à Caleb prouve qu’il se sentait menacé. Par qui ?  Caleb et Frankie décident de reprendre l’enquête là où Gary l’avait laissée.
Caleb est agressé chez lui et Frankie disparaît.

Détecte sourd, l’idée originale

Un détective sourd, quoi de plus frustrant pour un lecteur de polars ? Caleb perd des bribes de conversations (et interrogatoires) en fonction de nombreux paramètres : éclairage défaillant, accent, mâcheurs de chewing-gum, moustache barrant la route. De plus, il ne sait pas se servir d’un téléphone, du moins pas à l’écoute.
Frankie le seconde, mais elle semble replonger dans l’alcool. Caleb sera-t-il à la hauteur de l’enquête ? Le doute est permis. Ou pas. Car Caleb affiche d’autres qualités, dues à son sens de l’observation : il n’oublie jamais un visage et sait parfaitement en traduire les expressions.
De plus, il est rompu aux techniques d’interrogatoire : le bon et le méchant flic, les trois D (distraire, détourner l’attention, désarmer). Et des interrogatoires, il va en subir, lui souhaite juste défendre l’honneur de son meilleur ami, accusé de corruption, et tombé par sa faute.

Polar australien

« Resurrection Bay » est un polar urbain mais ancré en Australie en la personne de Kat, l’ex-femme de Caleb, qui est d’origine aborigène.
Emma Viskic sait y faire, semant le doute, sur la bonne compréhension de Caleb, mais aussi sur tous les protagonistes qui l’entourent. Qui dit vrai ? Tous semblent vouloir cacher un élément déterminant. Le suspense est réel, et nul doute que Caleb Zelic et son infirmité feront mouche dans d’autres enquêtes, non encore traduites en français à ce jour : « And fire came down » (2017) et « Darkness for light » (2019).
Barbara Mazuin

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