Sous les cendres

Carlsson, Christoffer ; traduit du suédois par Carine Bruy
Policier & Thriller
Paris : Pygmalion, 2022, 544 pages, 22.90€

🙂 🙂 🙂 Polar nordique pour longues soirées d’hiver

Par une froide nuit de novembre 1994, une maison est réduite en cendres. Sous les décombres, une jeune femme est retrouvée assassinée.
Pour les habitants de la communauté rurale de Märback, dans le sud de la Suède, cet évènement fait date : il y aura un avant et un après. Particulièrement pour le jeune Isak Nyqvist, dont l’oncle n’est autre que le petit ami de la victime, coupable tout trouvé qui sera rapidement condamné à la prison à vie.
Vidar Jörgensson, policier débutant, est fier d’avoir contribué à la résolution de l’enquête. Mais il est loin de se douter que cette affaire le conduira au bord du désastre… neuf ans plus tard. (Résumé de l’éditeur)

Roman fleuve

Sous les cendres est un polar de longue haleine. Un roman tout en longueur, du haut de ces 555 pages et quelques 90 chapitres. Pas intimidant pour autant, le roman se lit très vite. C’est un polar nordique comme on les aime, avec une ambiance rurale et froide très réussie, et des personnages à la psychologie développée.
En effet, le roman mêle la grande et la petite histoire avec brio. Pas seulement un meurtre à élucider, mais des personnages tous différents, avec chacun leur vie, leurs déboires et leurs bonheurs. Des personnages que nous retrouverons à des âges très différents, puisque le roman est scindé en trois parties : l’instant du crime, neuf ans plus tard, puis encore douze ans plus tard. Le temps pour Vidar – policier de la commune de Märback – de douter d’avoir envoyé le bon coupable en prison ; ou pour Isak – le neveu du présumé coupable – de s’interroger sur la culpabilité de son oncle, qu’il a vu emprisonné alors qu’il n’avait que 8 ans. C’est là l’une des forces du roman, la remise en question perpétuelle de la culpabilité du petit ami de la victime au fil des nouveaux indices et des nouveaux témoignages qui font surface, parfois des années plus tard.

Un livre réaliste

Le scénario tient la route, les personnages sont attachants et ont du relief. Les paysages sont diversifiés et les ambiances très réussies. On passe de la rase campagne, aux petits villages et aux centres villes Suédois avec beaucoup de réalisme et c’est fort agréable.

Un roman d’apprentissage

Autre point fort du roman, le personnage de Nyqivst que l’on rencontrera enfant, pour le suivre durant l’adolescence puis à l’âge adulte. C’est l’un des protagonistes les plus importants de l’histoire et son écriture est maitrisée de bout en bout. De l’innocence de l’enfance face au meurtre et au monde carcéral, en passant par les doutes de l’adolescence et la recherche de soi, pour finir à l’âge adulte, légèrement désabusé et la tête toujours pleine de questions face à l’incarcération de son oncle vingt ans plus tôt.
Pour conclure, le roman est très réussi, avec des personnages forts et des ambiances réalistes travaillées. C’est un long roman au travers duquel on passe sans s’arrêter, une lecture parfaite pour cet automne.
Julien Neven

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