Terres d’Ogon : Volume 2 : Blancs visages

Durant les premiers balbutiements des années 2010, le monde d’Aquilon se développa au sein des Editions Soleil. Le concept débuta avec la série Elfes : cinq peuples d’elfes distincts pour cinq tandems de scénariste/dessinateur. Les premiers ouvrages présentèrent les diverses civilisations et leurs fonctionnements. S’ensuivirent des intrigues plus importantes, rassemblant par ce fait plusieurs protagonistes issus des différents tomes. Rapidement, ce monde intimement bercé par la fantasy intégra de nouvelles races, conservant le principe d’un tandem d’artistes par peuple : la série Nains apparut dans un premier temps, rejointe promptement par les séries Orcs et Gobelins et Mages.

Outre ces peuples, possédant leurs cultures, leurs divinités et leurs hiérarchies sociales, le vaste monde d’Aquilon se voit doté de moult détails lui permettant une existence crédible : mythes et légendes lui confèrent une histoire riche ; des créatures fantastiques se mélangent à des animaux des plus anodins ; de nombreuses divinités cohabitent avec des puissances magiques ; etc. En bref, ce monde richement développé présente nombre d’histoires passionnantes depuis une belle décennie.

Vers de nouveaux horizons

Les premiers récits de cette saga se déroulent dans une partie bien précise du monde d’Aquilon : les Terres d’Arran. Depuis le début des années 2020, les auteurs ont dirigé leurs épopées dans une nouvelle partie de cet univers, à savoir les Terres d’Ogon, dont les esthétiques s’inspirent considérablement des cultures africaines et précolombiennes.

Ce deuxième tome conte l’histoire d’Itomë, une jeune fille de la tribu des blancs-visages qui, en essayant de fuir une horde vindicative ne désirant que sa mort, découvre un maître-masque, une relique possédée par un sorcier particulièrement puissant. Au fil de cette épopée, elle découvrira l’indépendance, l’aventure et les dangers que ce maître-masque fait planer sur elle. De périls en périls, elle se dirigera vers la terre des sorciers afin de maîtriser cette puissance colossale.

Ce nouvel ouvrage conserve le charme de cet univers : une histoire intéressante dotée de quelques valeurs morales, le développement d’un personnage dans un monde hostile, survivant tant bien que mal à moult péripéties, des protagonistes attachants… La propension pour la voix-off possède certes un certain charme, mais pourrait néanmoins déranger certains lecteurs. Un autre bémol se retrouve également dans l’énonciation, par la protagoniste, de plusieurs divinités qui, néanmoins, ne parlent pas au lecteur qui ne connaît pas toutes les religions de ce monde éclectique. Cependant, cet ouvrage offre une nouvelle facette de ce vaste monde d’Aquilon des plus intéressantes, promettant de nouveaux tomes qui, espérons-le, conserveront la qualité développée jusqu’à présent.

Florian Masut