Un silence brutal

Rash, Ron ; traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Isabelle Reinharez
Policier & Thriller
Paris : Gallimard, 2019, 272 pages, 19 € (Collection La Noire).

🙂 🙂 Deux mondes s’affrontent dans les Appalaches

Les, le shérif du comté, est à trois semaines de la retraite. Dans cette petite ville des Appalaches, il incarne la Loi à l’ancienne : il connaît par le prénom tous ses concitoyens, par ailleurs tous liés par les liens du sang ou d’une autre nature. Il ne rechigne pas devant un pot-de-vin, dans les limites de l’acceptable bien sûr. Quant à Becky Shytle, la garde-forestière obsédée par la protection de la nature mais aussi poétesse, elle reste fragile suite à une fusillade dans une école primaire. Leur complicité est évidente ; elle est même allée jusqu’à une brève liaison que chacun fait semblant d’avoir oublié.
Becky est fort attachée à Gerald, un vieil homme qui a toujours vécu là. Gerald aime aller observer les truites dans le Locust Creek Park. La rivière passe par le terrain de Tucker, riche propriétaire qui accueille des touristes amateurs de pêche.
A la suite d’un énième différend entre Gerald et Tucker, la rivière est polluée par du kérosène, tuant des milliers de truites. Becky est certaine que Gerald n’aurait jamais pu faire ça. Mais allez savoir de quoi Gerald est capable. Ayant perdu son fils à la guerre, n’a-t-il pas mis le feu à la maison qu’il avait bâti pour lui ?
Les aurait voulu couler trois semaines paisibles avant la fin de sa carrière. Il n’en sera rien.

Ron Rash, entre rivières troubles et montages

Chaque personnage chez Ron Rash, principal ou secondaire, est complexe et s’inscrit tout en nuances. Tous sont porteurs d’un drame, d’une certaine culpabilité, de non-dits. Une étincelle suffit à les déstabiliser. A travers un fabricant de meth ou l’employé du shérif, Ron Rash pose un certain regard sur un monde révolu, en butte avec des enjeux contradictoires.

Collection La Noire chez Gallimard

Fondée en 1992, la collection La Noire avait disparu du catalogue de chez Gallimard en 2005, au profit d’une montée en grand format de la Série Noire. La Noire renaît de ses cendres avec brio et dans de nouveaux apparats, portée parRon Rash, William Gay et Hervé Prudon. Avec toujours, dans son ADN, une certaine vision, noire, du monde. Critiques sociales ou politiques, romans rugueux, violents, voire dérangeants, l’éditeur nous promet des heures noires…
Barbara Mazuin

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Fill out this field
Fill out this field
Veuillez saisir une adresse de messagerie valide.
You need to agree with the terms to proceed