Une certaine Annie

Vernon, P.J.; traduit de l’anglais par Ombeline Marchin
Policier & Thriller
Paris : La Martinière, 2019, 400 pages, 22 €

🙁 🙁 Enlisement dans les marais du Sud

Gray revient avec son mari Paul dans sa Caroline du Sud natale pour passer les fêtes en famille. Perspective peu réjouissante pour chacun : Gray souffre d’un sévère problème d’alcool, tandis que Paul, qui travaille pour un lobby écologiste, a des ambitions politiques. Gray lui pose donc problème, et Paul semble constamment pendu à son téléphone, à régler Dieu sait quelles urgences. La veille de Noël, la famille se rend dans un pub, où Gray s’enivre plus que de raison. Elle tombe sur un ex, qui l’embrasse devant Paul. Une scène s’en est sans doute ensuivie, mais Gray se réveille le lendemain, incapable de se rappeler les détails de la soirée.
Quant à Paul, il a disparu. Sa voiture a été retrouvée abandonnée le long de l’autoroute. Les jours passent, sans obtenir plus de nouvelle sur le sort de Paul. Gray et sa famille tentent de faire taire les commérages. L’inspecteur Nina Palmer mène l’enquête.
Une certaine Annie laisse un message vocal à Gray pour tenir une réunion secrète au sujet de Paul. D’autres messages suivent, de plus en plus intrusifs et moqueurs. La santé mentale de Gray vacille.

Thriller psychologique dispensable

Le fait d’avoir une personne disparue, un personnage féminin alcoolique-qui-a-subi-un-traumatisme par le passé et une alternance de point de vue entre Gray et Nina ne suffisent pas à faire une bonne intrigue. Le disparu ne semble manquer à personne ; il s’agit juste d’un fait censé générer l’enquête. Sa femme ne semble pas être définie autrement que par son alcoolisme, et les tensions familiales qui s’ensuivent. Une atmosphère bien lourde, pas plus mal pour un thriller psychologique, certes.
Mais ce premier roman souffre de maladresses, tant au niveau du « style » que de la traduction et la relecture, qui n’ont pas rattrapé certaines erreurs de langage : d’une première phrase « Je ne me sentais pas de rentrer à la maison » à « Nous nous tournâmes à gauche sur Main Street pour longer [l’église]» page 12. Déjà bien hérissée à ce stade, le reste fut pour moi un long enlisement dans les marais du Sud des Etats-Unis. Le cliffhanger final, qui ne trompera pas les vétérans des thrillers psychologiques, fait à peine effet. A ce stade, il était trop tard depuis longtemps.
Barbara Mazuin

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