🙂 🙂 🙂 🙂 Mais que fait ce renard qui joue au yo-yo avec mon humeur ?
D’abord lui donner un nom.
Le célèbre chroniqueur littéraire Nicolas Fanuel nous faisait remarquer il y a peu que le monde de la BD avait aujourd’hui de plus en plus une vocation documentaire. Et ce n’est pas cet ouvrage autobiographique qui va le contredire car « Goupil ou face » illustre ses propos de la plus belle des manières !
Lou n’a que 16 ans quand elle prend conscience qu’un truc lui chamboule la tête. Elle oscille sans cesse entre euphorie et tristesse, comme ça, sans raison… Mais d’année en année, le mal est de plus en plus ancré et de plus en plus difficile à supporter. On lui diagnostique alors une belle dépression et elle commence un traitement aux antidépresseurs, mais rien n’y fait. Elle consulte alors une série d’autre spécialistes psychiatres ou psychothérapeutes, mais sans succès ; elle s’enfonce de plus belle… Entretemps la vie continue, vaille que vaille, avec des hauts et des bas, des très hauts et des très bas,… Mais elle ne sait toujours pas quel est ce mal qui la ronge de l’intérieur.
« J’espérais beaucoup de l’hôpital psychiatrique. J’allais avoir une horde de psychiatres à portée de main ! Ils allaient traquer mon problème, le débusquer et le tuer pour de bon.
En fait, la seule chose qu’on tuait là-bas, c’était le temps. »
Puis un jour, elle rencontre un psychologue, qui lui parle de thérapie cognitive et comportementale, et met enfin une étiquette sur sa souffrance : la cyclothymie.
Et puis la mettre en image.
Maintenant qu’elle sait ce qui l’habite et quelle se représente comme un renard, elle décide d’apprendre à la connaitre, à l’apprivoiser et à le dompter, cette animal si imprévisible qui joue continuellement avec ses humeurs…
A travers cet ouvrage, Lou Lubie nous présente son quotidien, les différentes étapes de son histoire avec son renard (qui, comme elle, n’a cessé de grandir), comment elle l’a approché et comment elle a appris à vivre avec.
De manière très pétillante et humoristique, Lou Lubie nous explique comment fonctionne son trouble de la bipolarité, une maladie à part entière dont souffre, de diverses façons, 6% de la population. Et avec beaucoup de justesse et de rigueur, elle vulgarise l’approche scientifique de sa pathologie pour rendre sa compréhension beaucoup plus accessible.
Et elle clôture son ouvrage par 9 pages intitulées « Chers proches » ou comment vivre avec un proche cyclothymique.
Un très beau témoignage, très bien documenté qui changera à jamais votre regard sur votre entourage.