Kawekaweau

Thanh-Van, Tran-Nhut
Aventure
Au vent des îles, 2018, 230 pages, 19 €

Synopsis

Kawekaweau, nom maori du Hoplodactylus delcourti, Gecko géant de Delcourt, espèce éteinte de gecko de la famille des Diplodactylidae, qui était endémique de Nouvelle-Zélande.

À peine installé au Viêt-Nam avec sa femme, Viktor reçoit un colis de Lucie, son amour de jeunesse, récemment décédée. Elle lui lègue non seulement des objets de leur vie commune, mais aussi un ultime défi : résoudre une énigme liée au lézard géant rapporté de Nouvelle-Zélande par un équipage français au XIXe siècle — le mythique kawekaweau marqué d’une malédiction. Plongé dans le journal d’un célèbre amiral, arpentant les Antipodes aux côtés de scientifiques, d’artistes et de matelots, alors que s’ouvre à eux un territoire inconnu, Viktor s’aperçoit qu’entre les lignes du rapport officiel se cache un drame ignoré de tous.
Le dessin d’une jolie Maorie, un fragment de jade vert, des photos d’un monde évanoui… Et si ces objets d’un autre temps recelaient, eux aussi, le dernier message de Lucie à Viktor ?

L’auteur sublime, ramène à la vie les voyages de ces explorateurs, jusque dans les moindres détails. Un énorme travail de documentation, afin de coller au plus près du quotidien de ces goélettes en convoquant les mille et un détails d’un passé révolu et de ses légendes, avec un évident plaisir d’écriture pleine de saveur et très imagée.
À l’image de ses recherches, ce roman est méticuleux, précis, appliqué, soigné : une précision d’horloger.
Voguer entre le Vietnam et la Nouvelle-Zélande est plaisant, l’attrait du voyage et des expéditions également. On se délecte des descriptions urbaines véritablement sensorielles de Hué, ville natale de l’auteur, du marché, de l’université, du palais abandonné. Le pouvoir incantatoire, d’ubiquité provoqué par la lecture des récits de voyage des découvreurs est également saisissant et fort bien travaillé.

En terminant ce livre, on a cette illusion de mouvement, comme si nous avions voyagé avec ces explorateurs des temps anciens, comme contemporains. Tout l’art de la romancière, qui n’en est pas à ses débuts, consiste dans ce roman à insuffler la vie, à rendre hommage à ces archives historiques, qui deviennent, à elles seules, des personnages à part entière du récit.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Fill out this field
Fill out this field
Veuillez saisir une adresse de messagerie valide.
You need to agree with the terms to proceed