La maison

Savage, Vanessa; traduit de l’anglais par Ombeline Marchon
Policier & Thriller
Paris : La Martinière, 2019, 425 pages, 22.90 € (Collection Fiction)

🙂 🙂 🙂 🙂 Cauchemardesque

La maison où Patrick a passé toute sa jeunesse n’est pas une demeure comme les autres. Quinze ans plus tôt, elle a été le théâtre d’un drame inconcevable : toute une famille y a été retrouvée, massacrée. Patrick garde pourtant des souvenirs irremplaçables dans ces lieux, comme seule l’enfance sait en créer. Il décide de la racheter. Sa femme, Sarah, et leurs deux enfants s’y installent à contre-coeur. Le délabrement, l’atmosphère sinistre qui colle à la maison oppressent Sarah. Ses psychosesreprennent, de plus en plus sombres. Des voisins épient chacun de ses mouvements. La tension monte (quatrième de couverture)
C’est la maison…
Patrick, sa femme Sarah (plus jeune que lui) et leurs deux enfants prennent un grand tournant de leur existence en déménageant. Une nouvelle ville, une nouvelle maison, un nouveau départ. Mais pas n’importe quelle maison, la maison qu’on appelle « La maison du Crime ». Une famille massacrée dans cet endroit. Longtemps restée à l’abandon, le seul survivant de la famille décimée finit par mettre en vente la demeure. C’est l’instant dont Patrick avait rêvé une grande partie de son existence : réintégrer les murs de son enfance. L’endroit ou il pourra, selon lui, reconstruire une vie parfaite avec sa famille parfaite, et créer de nouveaux souvenirs magiques. Même si c’est l’intérieur est en ruine et qu’un long travail de rénovation se profile, il voit la maison comme dans son enfance : belle, colorée, remplie de souvenir heureux. Quelle comédie…
Un vrai thriller psychologique. Un roman imprévisible et bien mené d’un bout à l’autre. Une famille, des problèmes, un déménagement, un départ vers une nouvelle vie. Quoi de plus banal en fin de compte ? Pas lorsque l’on s’attache aux détails. Les personnages sont développés dans les moindres détails pour que l’on comprenne chaque dimension, chaque évolution. Passé et présent se mêlent et s’emmêlent sans fin. La Maison du Crime transpire le sang, le froid, les souvenirs, la terreur. Rien n’est laissé au hasard. Une spirale qui nous force à suivre étroitement Sarah dans ses doutes, sa folie, ses inquiétudes, ses questions. Une angoisse qui nous étreint lorsque Mia ressent des zones de froid inexpliquées dans la demeure, comme si elle était hantée, nous forçant presque à rajouter une couverture pendant la lecture. Une envie oppressante d’aider Joe, cet adolescent perdu à la recherche de son identité et qui ne supporte pas la « Maison du Crime ». Le destin de chaque personne est mis en perspective. Le passé n’est jamais réellement ce que l’on croit. Le mensonge non plus. Impossible de lâcher ce récit une fois la première page entamée. C’est intense, complet. Le cœur palpite, les frissons sont parfois présents, les surprises s’enchaînent sans fin.
On se balade entre l’horreur et le thriller psychologique. Pour rentrer dans toutes les dimensions, il faut comprendre chaque personnage. Le passé de la demeure est assez tragique et apporte des éléments parfois trop étranges pour être réels. Mais la réalité est parfois bien pire que le fiction, non ?
Elodie Mercy

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