La petite fille qui en savait trop

May, Peter ; traduit de l’anglais par Ariane Bataille
Policier & Thriller
Arles : Rouergue, 2019, 320 pages, 22.80 € (Collection Rouergue Noir)

🙂 🙂 Politique européenne et journalisme

Bruxelles, 1979. Alors que Neil Bannerman, un journaliste d’investigation envoyé par le Edinburgh Post, découvre les us et protocoles de la jeune Communauté européenne, un homme d’un tout autre calibre arrive lui aussi du Royaume-Uni. Ancien combattant des forces armées britanniques, Kale est devenu un tueur professionnel redoutable et s’il a rejoint le continent c’est pour une exécution. Un crime qui serait parfait si une étrange petite fille, incapable de parler ni d’écrire, mais extraordinairement douée en dessin, n’en était le témoin. Tania saura-t-elle donner un visage à l’assassin de son père ? En aura-t-elle le temps ?(quatrième de couverture)
Ambiance morose
Le décor est planté de suite : Bruxelles, en 1979, est gris, plombé, pluvieux et morose. Rien de mieux pour taper sur les nerfs des journalistes envoyés pour suivre l’actualité de la Commission européenne.Entre amitiés de façade, effervescence et coups bas, le monde journalistique se mêle intrinsèquement à l’univers politique, en en reprenant les méthodes et autres tours de passe-passe. On partage la lassitude des protagonistes et la torpeur dans laquelle ils se noient nous atteint irrémédiablement.
Tel un Columbo des temps modernes, le lecteur suit dès le début le tueur à gage qui projette l’assassinat d’un haut dignitaire du Royaume-Uni sous forme de crime parfait. C’était sans compter sur la présence sur les lieux de la fillette autiste d’une des victimes qui croise le meurtrier lors de sa fuite. La présence de cette petite fille handicapée censée ajouter de l’étoffe au roman se transforme malheureusement en une succession de clichés et de situations monotones et lassantes. L’intrigue est lente, non dénuée d’intérêt mais sans surprise. On retrouve les prémices du style calme et limpide de l’auteur, alors âgé de 27 ans et lui-même journaliste lors de l’écriture de ce roman au début des années 80.
Près de 40 ans après sa première parution en 1981, rien de neuf sous le soleil au niveau des méfaits de la cupidité mêlée au pouvoir politique et du côté requins en mal de faits divers à moitié inventés des journalistes soi-disant d’investigation. C’est, en fait, le constat le plus interpellant à la fin de cette fiction. Il semble que Peter a toujours excellé dans la dénonciation de notre société sous couvert d’intrigues policières.
Aurélie Scholl

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