La sacrifiée du Vercors

Marie Valette, 24 ans, fille de résistants, est retrouvée morte sous un arbre. Elle a été tondue, violée et assassinée sauvagement.

Le commissaire Georges Duroy, missionné dans la région pour transférer la Baronne Ehrlich, s’octroie la charge de l’affaire. Secondé par Judith Ashton, journaliste de guerre, qui connaît bien la région et ses habitants, tous deux mèneront cette enquête en milieu hostile d’après-guerre en toute intégrité.

Etoiles contraires

Georges Duroy, commissaire de police près le délégué général à l’épuration, est un homme froid, limite antipathique, peu loquace, observateur et terre à terre.

Il est plutôt du genre à constater le résultat. P.38

Duroy sait qui il est et pourquoi il a été choisi. Sa mission est effectivement de nettoyer rapidement la région des salopards, mais elle est aussi de cadrer les excès de colère. P. 69

Judith Ashton, correspondante de guerre américaine, est jeune, espiègle, sportive et entêtée.

Judith possède ce que sa mère nommait avant de mourir « l’audace du point de vue ». C’était sa manière de lui faire entendre qu’elle était givrée. P. 44

Deux êtres antinomiques qui n’ont à cœur que la recherche de la vérité sans jugement, sans ressentiment, sans complaisance.

1944

On pourrait penser que la Libération a délivré les hommes autant que leurs esprits tourmentés par la guerre, et permis de retrouver un semblant de vie, un retour à une certaine quiétude.

Malheureusement, il n’en est rien ! Ce climat d’après-guerre est imprégné de suspicion, de vengeance et de lynchages dont les étrangers sont les proies idéales car personne ne les aime et ne veut d’eux dans la région.

Fusil en joue, il vise. Quand il arrive à deux mètres de l’Italien, il lui reste quatre cartouches dans le chargeur. Judith se dit que son procès se résumera bientôt à une balle dans le front. P. 79

Les FFI, très jeunes pour la plupart et armés jusqu’aux dents, trônent en seigneur dans le village, encouragés par les ruraux, ils font la loi car ils sont la loi.

C’est l’orchestre des ombres, les imbéciles qui font justice de leurs rêves. P. 86

La sacrifiée du Vercors, c’est aussi …

Un hommage aux poèmes célèbres de résistants dont les titres des chapitres sont empruntés.

Un roman court dans une région magnifiquement dépeinte, de nombreuses descriptions mais sans longueurs, même si l’auteur avoue avoir pris quelques libertés avec les choses, les lieux, le temps et les gens.

Un roman fort sur la souffrance des gens, sur la dépossession de leur vie, sur leur désir de vengeance.

Hélène Monin