Voyage au bout de l’enfer

Marotta, Florent
Policier & Thriller
Paris : Cosmopolis, 2021, 567 pages, 22 €

🙂 🙂 🙂 L'oeuvre du diable

Lucie, capitaine de police, adepte du S/M et borderline dans la gestion de sa violence vis-à-vis de la gent masculine, demande sa mutation de Paris vers Lyon en brigade criminelle et pour un poste de chef de groupe.
Très vite, son équipe va se retrouver dans une enquête tourmentée par la découverte, non d’un corps en décomposition dans un parc mais d’un charnier enlisé dans la boue.
Un machiavélisme qui les entraînera dans une enquête difficile, nauséeuse, empreinte d’ésotérisme et de magico-religieux.

Roman en trois parties

Golgotha, une première partie composée de découvertes macabres et d’une enquête, qui aux yeux de l’équipe elle-même, piétine autant qu’elle trépigne dans la tête de cette impatiente de cheffe de groupe qu’est Lucie.
Fata Morgana, la seconde partie, tente une explication de la plongée dans l’inacceptable, du déferlement de haine, de la découverte de pratiques sectaires.
Sorat, enfin, c’est l’inaccessible cartésien, l’inarrêtable, la violence inouïe, la folie à l’état pur, l’Antéchrist, l’immersion dans les sciences occultes et la Franc-maçonnerie.
Mais, c’est un concept bien particulier qualifié de non sectaire en ce bas monde, que notre équipe de fouineurs va rencontrer au travers de différents univers aussi variés que l’éducation, l’agriculture, la finance… Peut-être aurez-vous deviné de ce dont il s’agit ?

Relations interpersonnelles difficiles…

Lucie est une femme déterminée, dominatrice, impatiente, dure avec ses collaborateurs masculins. Elle contrôle tout et tout le monde tout le temps, sans laisser de place à une éventuelle souplesse qui pourrait se montrer indispensable à la bonne tenue de l’enquête : Une vraie tornade P.162. C’est malheureusement le sort qu’elle réserve à Ben, le chien pisteur, le bouc émissaire que Lucie pousse constamment dans ses retranchements par ses invectives mais qui, grâce à son entêtement et à son amour des connaissances, permet de belles avancées à l’enquête. Heureusement, Christian, le paternaliste, est là pour mettre un peu d’ordre et essayer de faire entendre raison à leur cheffe de groupe meurtrie par les déceptions de la vie. Franck, quant à lui, est un peu en retrait, on ne sait pas vraiment quoi penser de lui ni de son investissement professionnel réel dans l’équipe. Mais, en est-il pour autant, moins perspicace ?

 Un auteur à la hauteur…

Florent Marotta, ancien parachutiste et OPJ en gendarmerie, auteur d’une quinzaine d’ouvrages, se consacre uniquement à l’écriture pour le plus grand bonheur des adeptes d’un genre glauque, dévastateur, diabolique et ésotérique.
Première claque : une couverture qui se veut très évocatrice ! Avant même d’avoir ouvert le livre, on comprend réellement que l’on va voyager en enfer. Et c’est bien de cela dont il s’agit : entre barbarie des descriptions, recherche de liens entre les différentes victimes, tentative de compréhension de cette décharge de violence, plongée dans un univers sectaire démoniaque, nombreux rebondissements rythmés par l’alternance du travail des enquêteurs répartis en deux groupes dans cette course effrénée contre la montre dont les chapitres courtss’enchaînent, l’écriture se veut fine et précise, aussi tranchante que les détails du spectacle s’annonçant. Les boyaux se serrent dès les premières pages plus que sanguinaires face à la folie qui attend le lecteur tant il pressent l’horreur, l’indicible, cette sensation ressentie à la lecture d’un Thilliez ou d’un Grangé. Alors, adeptes de grands frissons…Foncez !
Hélène Monin

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