La fille-hérisson

Bengtsson, Jonas T. ; traduit du danois par Alex Fouillet
Policier & Thriller
Denoël, 2018, 176 pages, 19 € (Collection Denoël et d’Ailleurs)

🙂 🙂 La jeune fille et le chat

Dans une tour de banlieue à Copenhague, Suz apprend la survie. Son objectif : devenir une tueuse. Il le faut. Son père a demandé sa libération conditionnelle. Il était censé en avoir pour cinq ans, pour avoir tué sa femme toxicomane, la laissant dans d’atroces souffrances. Ca fait trois ans. Quitte à parler années, autant préciser : Suz a 19 ans, mais en paraît 12, avec ses 41-42 kg. Autant dire que son poids est un problème dans les bagarres.

Pour se préparer au retour de son père, Suz se met au défi chaque jour. Voler, défier les Arabes qui traînent au cybercafé, se placer au bord du toit de l’immeuble, acheter un chaton. Tout est bon pour s’endurcir, malgré son petit corps rachitique.

Le lecteur souhaiterait que le parcours de Suz soit initiatique, Suz évoluant au fil des rencontres : l’épicier pakistanais, le garçon au fauteuil roulant, le gentil blond aux dreadlocks, … Jonas T. Bengtsson nous laisse peu d’espoir. Sa Suz n’est pas la Mathilda de Besson. Si le corps frêle, la force de caractère et la soif de vengeance sont en commun, la pureté est en moins du côté de Suz. « La fille hérisson » se lit en une soirée, et est autant destiné à de grands adolescents qu’à un public adulte. L’écriture épurée, sans concession, de Bengtsson nous emmène dans les relents noirs de ce qui reste d’humanité aux enfants grandis trop vite.

Barbara Mazuin

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