La rousseur… pointée du doigt

Mevel, Charlotte
Bande dessinée
Paris : Delcourt, 110 pages, 14,50 €

🙂 🙂 Les roux, ça....

On en connaît tous un ou une…On est tous plus ou moins au courant des stéréotypes et croyances qui collent à leur couleur. Peut-être, même, enfants ignares que nous étions, nous sommes-nous moqués d’eux.
Les roux.
Eh, pourtant, y’a pas de quoi en faire une montagne. 
D’abord, pour être roux, il faut avoir une sacrée chance, déjà dans le ventre maternel : il faut que les deux gènes roux des parents se combinent pour hériter de cette couleur entre le rouge-orange et le carotte. C’est déjà une performance, non ?
Assez pour expliquer les railleries des jaloux, des jeux de mots foireux aux agressions verbales (voire physiques) subies par ces chanceux de la génétique.
Et pas une fausse rousse n’arrivera à la cheville d’une vraie : être rousse, c’est un tout. La preuve, le roux ne bronze pas, présente une multitude d’éphélides, synthétise la vitamine D à merveille…
Qu’est-ce qui explique cet ostracisme millénaire ? L’obscurantisme, les légendes urbaines qui perdurent, la mauvaise foi.
Aujourd’hui, la rousseur est pourtant relativement de bon ton : voyez Ed Sheeran, le Prince Harry, Nicole Kidman…Les plus beaux mannequins ont cette flamboyance. Et, si on y regarde de plus près, de grands peintres du passé ont magnifié la rousseur, à commencer par Botticelli !
Qu’à cela ne tienne. Les roux ont bien le droit de cultiver, non pas leur différence, mais leur particularité. Il existe des festivals ou des groupes sociaux qui leur sont réservés.
Etre roux n’est pas une malédiction. C’est tout ce qu’il faut comprendre.
Et l’auteur, Charlotte Mevel s’y prend à merveille ! Sa BD fait le tour de la question au point de vue biologique, historique, artistique, social et symbolique. Le dessin n’apparaît pas spécialement élaboré mais il est en tout cas sympathique. Le cursus – car il n’y a pas d’histoire à proprement parler mais plutôt une succession de considérations bien senties et bien informées sur la rousseur – se dévore d’une traite et nous renvoie à nos propres croyances.
Frais, actuel et (im)pertinent, “La Rousseur” est à conseiller à tous, des grands enfants aux adultes, pour enfin mettre un terme à ce débat qui aurait dû déjà appartenir à un autre temps.
Eric Albert

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