Fais-les pleurer

Henderson, Smith  & Smith, Jon Marc ; traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Maxime Berrée
Policier & Thriller
Paris : Belfond, 2023, 381 pages, 22.50 €

🙂 Au coeur du trafic

Diane Harbaugh, l’une des recrues les plus coriaces de la DEA, l’agence antidrogue américaine, est celle qu’on appelle pour faire parler les dealers les plus récalcitrants… Jusqu’au jour où l’un de ses indics se suicide sous ses yeux, faisant émerger des doutes sur la nature exacte de leur relation. Sous le coup d’une enquête interne, lâchée par sa direction, Diane perd peu à peu le contrôle. Dans un sursaut rageur, elle part au Mexique rencontrer un certain Gustavo. Celui-ci affirme avoir une info qui pourrait faire tomber tout un cartel. Mais c’est un piège dans lequel se précipite la jeune femme. Pour la sortir de là, elle va trouver un allié inattendu : Ian Carver, ex-agent de la CIA revenu d’Afghanistan la tête pleine de traumas. Une flic aux méthodes brutales, un agent de la CIA en déroute et un cartel mexicain qui répand le sang et la poudre… (Présentation de l’éditeur)

Deux auteurs, quatre mains

Smith Henderson s’était fait remarquer en 2016 avec son premier roman, « Yaak Valley », un long polar qui voulait s’inscrire dans la lignée de Comac McCarthy ou de Richard Ford. Cette année il remet le couvert avec Fais-les pleurer, un roman écrit à quatre mains ; les siennes donc, et celle de Jon Marc Smith pour sa première incursion dans le monde littéraire. Sur la quatrième de couverture, l’éditeur nous promet un récit remplit d’actions, de courses-poursuites et de suspense. Une promesse… a moitié tenue.
En effet, le roman manque clairement d’énergie. Et, même s’il n’est pas mauvais, ou mal écrit, je crains bien que les amateurs de romans noirs n’y trouvent pas leur compte. Le roman souffre à mon sens d’un gros problème de rythme. L’action promise arrive bien trop tard et la narration se perd en longueur dans le background des personnages. Les enjeux ne sont pas toujours très clairs et les personnages manquent de réalisme. Surtout dans les choix qu’ils font, parfois uniquement au service du bon déroulement de l’histoire.
Malgré ça, on notera quand même que le roman se tient. Le cadre reste intéressant et les auteurs ont pris le temps de travailler leur sujet. Diverses entrevues avec des agents de la DEA ainsi que d’autres spécialistes en la matière leur ont permis de créer une ambiance réussie.
Un polar en demi-teinte donc, avec un cadre étudié mais qui manque cruellement d’actions.
Julien Neven

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