Blood sisters

Corry, Jane ; traduit de l’anglais par Fabienne Gondrand
Policier & Thriller
Paris : Pygmalion, 2019, 497 pages, 21.90 €

🙂 🙂 🙂 Vilaines petites filles

Un matin ensoleillé de mai, trois petites filles sont sur le chemin de l’école. Une heure plus tard, l’une d’entre elles est morte. Quinze ans passent. Kitty vit aujourd’hui recluse dans une maison de repos et en elle-même. Elle n’a en effet aucun souvenir de l’accident qui lui a fait perdre l’usage de la parole. Alison, quant à elle, enseigne l’art et semble bien aller. Pourtant, les apparences sont trompeuses. Instable et fauchée, elle décide de postuler à un emploi d’enseignante dans une prison pour hommes. C’est l’occasion idéale de se remettre à flot et de réparer les pots cassés. Mais quelqu’un, dans l’ombre, les observe. Quelqu’un qui cherche à se venger de l’accident survenu ce fameux matin de mai et qui n’arrêtera devant rien pour faire éclater la vérité. (résumé de l’éditeur)

Un problème de fratrie

Si le résumé semble un peu niais, il n’en est rien de ce roman de Jane Corry qui excelle pour nous faire entrer dans son intrigue. On vit la douleur de son personnage principal, Alison qui traverse sa vie en essayant d’oublier les douloureux souvenirs de son enfance. On ressent un certain malaise lors des chapitres consacrés à Kitty, sa demi-sœur lourdement handicapée physiquement et mentalement, suite à un accident terrible dont elle n’a aucun souvenir.
On se prend d’empathie pour cette jeune femme qui est tout à fait consciente de son environnement mais qui ne peut rien exprimer, si ce n’est à travers des hurlements gutturaux et des comportements agressifs. Mais insidieusement, suite aux différents flash-back qui émaillent le récit, on en vient à jeter un autre regard en découvrant cette enfant terrible et infâme avec son entourage lors de sa jeunesse dont la vie s’est brisée lors d’un dramatique accident de voiture.
La vie d’Alison, la soeur aînée, est morne et pesante d’autant qu’elle semble combattre en permanence un mal-être et une culpabilité bien ancrée. Elle traîne par ailleurs les souvenirs difficile d’une jeunesse martyrisée par sa petite demi-sœur, qui est maintenant devenue impotente et totalement hermétique à son entourage, et la meilleure amie de celle-ci. Mais elle reste pourtant liée à sa sœur de manière très touchante.
L’ambiance est tour à tour pesante, malsaine et glaçante juste ce qu’il faut pour que l’on ait envie d’en savoir plus à chaque chapitre. Plusieurs intrigues semblent se mêler (le milieu carcéral dans lequel évolue Alison en tant qu’enseignante n’y étant pas pour rien) mais finissent par se réunir en une conclusion crédible.
Ce premier qui ne paie pas de mine au premier abord est une belle surprise et un excellent page-turner.
Aurélie Scholl

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