Dix âmes, pas plus

Jonasson, Ragnar ; traduit de l’islandais par Jean-Christophe Salaün
Policier & Thriller
Paris : La Martinière, 2022, 344 pages, 21 €

🙂 🙂 Un voyage littéraire dans la brume islandaise… Pas plus.

« Recherche professeur au bout du monde ». C’est cette offre d’emploi assez atypique qui a  suscité chez Una une certaine curiosité. Déjà installée dans une vie routinière et sans artifice à Reykjavik, elle partage ses journées entre sa classe d’élèves, les cafés chez maman et les soirées DVD chez sa seule copine. Alors quand on lui propose de tout quitter pour s’installer dans le minuscule village de Skalar, à la pointe nord est de l’Islande, elle ne tarde pas à faire ses valises.
Changement radical donc pour cette jeune institutrice qui se retrouve dans une minuscule contrée, à l’opposé de tout ce qu’elle a connu pour le moment. Le village de Skalar se situe aux confins de l’Islande, dernier bastion humain avant l’infini. Seulement peuplé de 10 âmes, toutes plus ou moins liées au monde de la pêche, ils ont lancé une bouteille à la mer afin de trouver l’institutrice qui s’occupera de donner cours aux deux seuls enfants du village.
Pourtant les habitants semblent assez hostiles à l’arrivée d’une nouvelle villageoise. Et Una découvre peu à peu ce que chacun est prêt à lui montrer, consciente aussi que beaucoup de choses restent cachées. La vie des gens du village semble aussi brumeuse que n’est leur environnement quotidien : mystérieux, étrange, froid, voire même surnaturel.
Mais survient alors un terrible évènement, quand, durant la veillée de Noël, une des deux filles s’effondre au milieu de l’église, pour mourir quelques heures plus tard. Il ne reste donc plus que neuf habitants, dont fatalement, un meurtrier.

Rendez-vous manqué

Ragnar Jonasson est un jeune écrivain islandais de 45 ans qui a été très vite plongé dans l’univers du polar. A 17 ans déjà, il commence la traduction des romans d’Agatha Christie en Islandais. Et en 2019, il se lance dans l’écriture de son premier roman, celui-ci étant déjà son 4eme.
En trois ans à peine, il accède au rang des meilleurs auteurs de polar de sa génération, lu et admiré par plus d’un million de lecteurs à travers le monde.
Et pourtant, ce nouvel opus est pour moi un rendez-vous manqué. La lecture du roman ne m’a jamais fait ressentir le froid des âmes, ni l’angoisse et la tension montante au sein du village. L’héroïne semble trop passive, torturée par ses propres illusions, sans vraiment s’imposer dans son histoire. Et le village lui-même ne se semble pas se réveiller, suite au meurtre de la gamine.
De plus, le passage récurant entre réel et fantastique, entre présent et passé, m‘a quelque peu ennuyé.
Le nouveau chef de file du polar islandais vient peut-être pour la première fois, de passer à côté de son nouveau succès.
Pierre-Emmanuel Mullier

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