Irrespirable

Kiernan, Olivia ; traduit de l’anglais (Irlande) par François Thomazeau
Policier & Thriller
Paris : Hugo, 2018, 363 pages, 19.95 € (Collection Hugo Thrillers)

🙂 🙂 🙂 Oppressant

Irréversible. Dublin. Le Docteur Eleanor Costello, scientifique respectée, est retrouvée morte chez elle. Suicide ?
Implacable. À peine remise des coups reçus lors de sa précédente affaire, la commissaire Frankie Sheehan se voit confier l’enquête. La disparition du mari d’Eleanor puis la découverte d’une deuxième et bientôt d’une troisième victime lui prouvent qu’elle est en présence d’un tueur de série. Et que ce tueur aime jouer avec la mort.
Irrespirable. Victimes consentantes, sites BDSM, « near death expériences », chambre de tortures, meurtres filmés et ritualisés : jusqu’à sa confrontation finale avec le tueur, Frankie va s’immerger dans ce que l’âme humaine a de plus noir et de plus pervers.
Un noir absolu, malgré les taches de bleu de Prusse, ce pigment utilisé par Chagall et que l’on retrouve sur les victimes comme une signature.

Plaisir de mort

Irrespirable est un thriller intelligent, agréable à lire et dynamique. Dans un cadre assez connu, les meurtres sont annoncés   dans le résumé. Nous savons sur quel ton va se dérouler le récit. Frankie Sheehan, notre héroïne, commissaire torturée au caractère trempé nous emmène. En fait pas vraiment. On se sent obligé de la suivre. Elle a cet instinct qui plaît pour ce type de personnage. Elle a un vécu qui la rend sombre. Une détermination à tout rompre. Un personnage qui, malgré un poste haut placé, aime faire cavalier seul face au danger. A croire qu’un côté sociopathe vit en elle pour la pousser à aller plus loin.
L’histoire reste classique. Un suicide qui n’en est pas un. Des pistes. Des liens. Des connivences. Des découvertes macabres. Des allusions au Dark Web et à ce que cette toile peut avoir de tordu pour les pervers de ce monde. On parle bel et bien de BDSM comme annoncé, d’expériences pour se rapprocher de la mort, de tortures, et le terme snuff movie apparaît bien.
On peut dès lors dire que tous les ingrédients sont là pour nous donner envie de la suivre cette Frankie. On se triture les méninges, on tâche de faire les liens, de réfléchir au mieux à ce qui pourrait dénouer cette affaire. Des détails viennent toujours ébranler des pistes un tant soit peu tangibles.
Irrespirable n’est pas le mot que j’aurais choisi. Le titre original est bien plus profond, plus spécifique, plus oppressant. En cherchant sur le web, le vrai titre, « Too Close to breathe » et que le livre est terminé, on repense à Frankie et on se dit : bon sang oui. Et cela donne enfin envie de poursuivre la découverte de cette commissaire dans d’autres enquêtes.
Elodie Mercy

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