Juste avant de mourir

Tremayne, S.K. ; traduit de l’anglais par Isabelle Maillet
Policier & Thriller
Paris : Presses de la Cité, 2019, 400 pages, 21 €

🙂 Un malheureux accident ou un suicide?

Kath, Adam et leur petite Lyla, intelligente mais renfermée, habitent une ancienne ferme isolée en plein milieu de la lande, dans le Devon. Un jour, Kath se réveille aux urgences après avoir été victime d’un grave accident de voiture. Elle n’a aucun souvenir des circonstances l’ayant conduite au drame. De retour chez elle, choquée mais heureuse de retrouver sa famille, elle déchante vite : Lyla dessine d’étranges motifs et répète qu’elle voit un homme sur la lande. Quant à Adam, il paraît en vouloir terriblement à son épouse, pour une raison que cette dernière ne s’explique pas. Autour de la maison, Kath tombe sur des mises en scène macabres… Alors que le comportement de Lyla devient de plus en plus inquiétant, Kath apprend que c’est en essayant de se suicider qu’elle a fini à l’hôpital. C’est le choc. Et le début de flash-backs angoissants qui vont la conduire elle aussi vers cet inconnu qui hante la lande.  (4ème de couverture)

Une lande insipide…

Un petit couple parfait vivant au fin fond de la Lande de Devon, dans une petite ferme isolée de tout. Leur fille, Lyla, a plusieurs troubles du comportement et présente des signes manifestes d’autisme. Mais les parents, Kath et Adam, noyés dans leur style de vie simple et bercés de grands idéaux ne veulent pas la traumatiser en l’emmenant consulter un spécialiste… Les scènes les plus traumatisantes du livre sont certainement les moments où cette enfant de 9 ans est déposée à l’école le matin, au milieu d’une foule d’enfants qu’elle ne comprend pas et qui l’évitent comme la peste. Toutefois, la volonté de l’auteur n’est pas là. Il décrit ces instants de manière aussi morne que lorsqu’un mouton est coincé dans un grillage. Du début à la fin, les comportements humains et les relations familiales laissent le lecteur perplexe tant elle semblent relever d’un siècle bien antérieur.
L’intrigue en elle-même a du mal à démarrer mais on se laisse bercer par la torpeur qui enveloppe la lande campagnarde où se déroule le récit. Rien de passionnant, rien de vraiment déplaisant.

… et des personnages bien mornes.

Par contre, l’auteur semble avoir des soucis pour donner de l’étoffe à ses personnages principaux et à leur entourage. Une famille, quelques voisins et collègues et les multiples cousins du mari semblent à eux seuls peupler tout un village (d’ailleurs, la majorité des personnages rencontrés dans le récit peuvent être assimilés à des « rednecks »qui dénotent totalement dans une intrigue contemporaine…). La mère de Kath, qui prendra de l’importance au fur et à mesure du roman, est, par exemple, un personnage totalement insaisissable avec un passé aussi fantaisiste et aberrant que mal expliqué.

N’est pas thriller qui veut.

Loin de l’étiquette de « thriller »affublée par l’éditeur, c’est un roman calme et monotone que S.K. Tremayne nous propose. Il n’est pas déplaisant, il est insipide et on en oublie la moitié dès la dernière page tournée. L’incompréhension face aux comportements des personnages est récurrente, voire lassante. Je ne peux pas dire que ce roman soit mauvais, j’ai eu fini de le lire assez vite sans qu’il ne me tombe des mains mais ses faiblesses sont nombreuses.
Amateurs de thrillers, de sociologie des personnages et de rythmes haletants, passez votre chemin. Juste avant de mourira tout du roman de gare : un petit livre policier à lire sur un lieu de vacances et à abandonner derrière soit en partant.
Aurélie Scholl

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