La fin des temps

Murakami, Haruki ; traduit du japonais par Corinne Atlan
Science-fiction
Paris : 10/18, 2020, 688 pages, 10.20 €

🙂 🙂 🙂 🙂 🙂 La frontière du quotidien et du merveilleux

Dans une petite cité spectrale vivent des gens privés d’ombre et de sentiments. Parmi eux, un nouveau venu a pour tâche de lire les « vieux rêves » dans des crânes de licornes, attrapant des fragments de mémoire d’une autre vie, d’une autre dimension. En parallèle, dans un Tokyo futur, ascétique et déshumanisé, un homme est entraîné par un scientifique dans une dangereuse expérience qui le fera plonger dans les sous-sols de la ville, peuplés de créatures monstrueuses. Est-ce là que se trouve la clé de l’énigme ? La solution du mystère qui lie ces deux mondes ? (Quatrième de couverture)
Il arrive, lorsque l’on aime lire, passionnément, que l’on fasse une rencontre qui peut nous marquer. Une rencontre comme un coup de foudre. C’est comme un bouleversement dans l’existence. Murakami est un auteur qui fait vivre ce type de moment précieux. Tout au long de la lecture, on change, et lorsque la dernière page se referme, plus encore. On se sent déphasé. 
C’est un auteur qui réinvente le monde et le transforme, tel un poète. On peut clairement dire que le cœur est accroché dans l’écrin de ses lignes. Son œuvre à cela de particulier qu’il n’y a pas réellement de happy end ou de fin en tant que telle. Il nous laisse sans réponse, mais dans une exaltation certaine. Comment dès lors raconter réellement ce qui se déroule dedans ? Dès lors que mon esprit s’y trouve toujours. Une belle dimension fantastique et originale. Une écriture qui nous fait plonger dans la lecture comme une attraction à grande vitesse. On se retrouve dans de l’anticipation mais aussi dans un monde ténébreux. Un jeu obscur à vrai dire. Lorsque le nouveau venu dans la cité spectrale se voit séparé de son ombre. Une ombre qui se retrouve entourée de licornes au pelage doré. Une aventure inoubliable. On peut suivre le narrateur pas à pas, et presque voir ce qu’il voit. L’alternance des deux récits est faite avec savoir. On passe d’un univers presque onirique à un autre univers cauchemardesque sans presque s’en rendre compte. On ne peut s’empêcher de penser que des messages passent discrètement : les dangers guettant l’humanité avec les manipulations des sociétés informatiques, la perte des valeurs propres à l’être humain, la course à la productivité et à la rentabilité, le mépris de la planète, de sa nature et de ses animaux, la solitude. S’il fallait réellement résumer en un mot cette œuvre, car c’en est une, c’est Fabuleux…
Elodie Mercy

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Fill out this field
Fill out this field
Veuillez saisir une adresse de messagerie valide.
You need to agree with the terms to proceed