Le signal

Chattam, Maxime
Fantastique
Paris : Albin Michel, 2018,  740 pages, 23.90 €

🙂 🙂 🙂 Cernés de toutes parts

Même si c’est une veine qu’il avait déjà explorée par ailleurs (et notamment dans « Le 5ème règne », son tout premier titre publié) c’est un réel plaisir de voir Maxime Chattam revenir aux affaires avec un roman à l’ambiance fantastique clairement affichée. En guise d’hommage au maître actuel du genre, Stephen King, « Le signal »s’ouvre avec un extrait de la nouvelle « Le corps », tirée du recueil « Différentes saisons ».  La suite creuse le sillon : personnages (un écrivain, des préadolescents), thèmes (la maison hantée, les revenants, la bibliothèque du patelin, source d’enseignements pour les préados) et certains rappels géographiques (l’intrigue se déroule en Nouvelle-Angleterre, pas loin de Salem et de Derry), l’ambiance « kingienne » est aussi omniprésente que le plaisir est au rendez-vous des 700 pages et quelques!

L’intro se révèle on ne peut plus classique : les Spencer, une famille américaine-type, s’installent dans une grande maison isolée d’une petite ville côtière des States : Mahingan Falls. Celle-ci est ceinte d’une chaîne de collines boisées et n’est accessible que par une seule route. Elle est connectée au reste du monde par la grâce d’un unique et gigantesque pylône -baptisé le « Cordon »– chargé de relayer tous les canaux de communication modernes.

L’endroit ne concédera pas de période de grâce aux Spencer. Des événements étranges et dramatiques viendront perturber leur tout frais bonheur et ce, dès les premiers jours de leur installation. Ils assisteront au suicide d’une vieille dame en pleine rue, avant que d’étranges bruits nocturnes ne les réveillent, ou que leurs enfants ne s’infligent mutuellement de sévères morsures. Ils ne seront pas les seuls à constater des perturbations dans la normalité : le lieutenant de police Ethan Cobb est confronté à des morts parfaitement incongrues ou à des disparitions inexplicables, à une fréquence jamais vue dans sa petite ville.

Dans un premier temps, chacun, même au cœur de la famille Spencer, va tenter de se raisonner sur ce qu’il vit sans s’en ouvrir aux autres, par peur du ridicule. Mais les évènements vont s’enchaîner à une telle vitesse et toucher de plus en plus de personnes simultanément, qu’il faudra bel et bien se rendre à l’évidence et unir ses forces pour tenter de vaincre ce qui s’attaque, sans discernement ni logique, à tous les habitants de Mahingan Falls.

Vous qui entrez dans ce « Signal », oubliez la raison et le cartésianisme, apprêtez-vous à trembler pour des personnages auxquels vous vous attacherez indubitablement, mais ne gardez pas trop d’espoir. Sauf celui de passer un sacré bon moment!

Nicolas Fanuel

1 Commentaire. Leave new

  • Je confirme l’hommage au King. Maintenant, pour être un lecteur assidu de fantastique, je ne peux que relever la liste des ficelles, trucs, astuces, thèmes, menée de récit, installation de suspens, passage successif peur-horreur-dégoût, etc. qui fait que je finis par me demander ce qu’il y a de vraiment original dans ce roman. C’est une belle épreuve d’un élève pour son maître et je ne suis pas loin d’en redemander mais je crains que l’hommage de ce livre ne se transforme en grossière imitation. Malgré tout, un tout bon moment.

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