Pour le bien de tous

Scalese, Laurent
Policier & Thriller
Paris : Belfond, 2019, 310 pages, 20 €

🙂 Deux pour tous

Deux flics que tout sépare se voient forcés de travailler en binôme. D’un côté, Mélanie Legac, une jeune femme déjà expérimentée et pleine d’impatience ; de l’autre, Joseph Schneider, l’âge de ses artères et celui d’être le père de la précédente, d’une apparence plus lente, moins impétueux. L’affaire qui les réunit commence par la découverte d’un cadavre jeté sur le bord d’une départementale. La victime, un homme d’âge moyen et d’origine étrangère, n’est toutefois pas décédée d’avoir été percutée par un automobiliste, le nombre de balles logées dans son dos en atteste. Alors que les flics n’ont même pas encore eu le temps d’identifier le cadavre, le fourgon le transportant est braqué sur le chemin de la morgue. Décidés et sans merci, les deux braqueurs emmènent le corps.

Coïncidences hasardeuses

Même s’il ne réinvente pas le thème du duo de flics mal assortis, Laurent Scalese se l’approprie suffisamment pour nous le rendre attachant, crédible et original. Bon, nous ne sommes pas ici en présence d’une perle de littérature policière, l’auteur abusant quand même à deux reprises de la coïncidence hasardeuse grâce à laquelle l’intrigue fait un bond significatif, mais dans l’ensemble voilà un polar qui se lit avec l’intérêt que l’on porte à un honnête divertissement.

Thématiques actuelles

Scalese déploie ses talents pour lester sa trame d’éléments tirés de la toile de fond de notre actualité, lui insufflant ainsi un contexte et un « air du temps »bienvenus et à même d’accroitre sa crédibilité. Racisme, immigration, exploitation d’êtres humains, remontée des opinions d’extrême-droite et même un soupçon de débauche flairant bon les loisirs bourgeois inavouables figurent ainsi comme éléments déclencheurs du chaos que les deux flics doivent apaiser…pour le bien de tous. Autre caractéristique à même de lui amener des lecteurs : Scalese se montre économe en sensations fortes et se démarque de ses confrères dont l’hémoglobine et la perversité deviennent une marque de fabrique. Plus rares, les quelques scènes glauques que recèle son roman n’en deviennent que plus frappantes.
Nicolas Fanuel

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