Stephen King à l’écran

Nathan, Ian; traduit par Jean-Marc Lainé
Documents
Paris : Bragelonne, 2019, 224 pages, 35 €

🙂 🙂 🙂 Kingographie

Il est partout

Stephen King n’en finit pas de faire parler de lui. Non seulement par ses livres qui continuent de paraître de façon régulière (on attend pour 2020 « L’Institut » et « Ce qui saigne ») mais le cinéma comme la télévision font leurs choux gras des adaptations tirés de son œuvre gigantesque (61 livres).
« Simetierre », « Ca 2 », « Docteur Sleep », « Mr Mercedes 3 », « Castle rock », l’année 2019 aura été très riche en productions diverses et variées autant au niveau de leur qualité que de leur fidélité au matériau original.
Aucun écrivain n’a été autant porté au petit et au grand écran, aussi l’ouvrage de Ian Nathan, qui entend offrir une rétrospective des adaptations du Maître sur supports visuels, acquiert une saveur de Bible pour tous les amateurs. Un « must have » incontournable, qui – il faut l’envisager – garnira certainement bon nombre de pieds de sapins à la fin de l’année.

Beau et bon

Le livre est tout d’abord un bel objet : solidement relié, cartonné, très agréablement manipulable, il attire l’œil, à la faveur du ballon rouge tout simple qui flotte en travers de la couverture. Son poids appréciable l’assied au rang d’objet de collection. En le parcourant au hasard des pages, on remarque immédiatement la qualité de la mise en page, le rendu parfait des photos – qui, parfois, disputent l’espace disponible au texte – l’ensemble incitant à la lecture immédiate.
L’auteur a choisi de diviser son travail en cinq chapitres, mais il respecte cependant la chronologie des productions, de « Carrie » à « Dr Sleep », préférant traiter de manière séparée les films ressortant pourtant d’une même œuvre (à l’exception notable de la franchise des « Démons du maïs », du « Cobaye » ou de « The Mangler », trois exploitations de pellicule dont on peut faire aisément abstraction).
Ainsi, films, téléfilms et séries témoignent de l’évolution thématique que Stephen King a voulu imprimer à son œuvre.

 Tout, absolument tout et même plus

S’agissant de se focaliser sur les productions filmées, Ian Nathan s’appesantit rarement sur les romans et les nouvelles, leur genèse ou leur construction. Par contre, il ne se montre pas avare en termes d’anecdotes de tournage, de tracasseries de productions, de désaccords entre les producteurs, les acteurs. Il se plaît à identifier chaque réalisateur à la lumière de ses travaux antérieurs, démontre à l’envi l’engagement de ceux-ci, le sérieux et la détermination de la plupart des artificiers chargés de rendre hommage à l’univers du Maître de l’horreur (ce qui n’est jamais chose aisée, tant les considérations psychologiques, l’étude tortueuse de l’âme humaine – qui ne l’est pas moins – et la saveur inégalable de l’écriture de King sont autant d’obstacles bien difficiles à transposer en images).
Désirant conserver une objectivité élégante, l’auteur semble ne pas avoir voulu s’épancher outre mesure sur ses ressentis personnels, préférant faire écho aux résultats intrinsèques des productions qu’il chronique ou sur les traitements unanimement exprimés par d’autres critiques.
Passionnant, invitant à se remémorer des scènes sublimés par notre esprit de fan, grouillant d’informations savoureuses, le livre de Ian Nathan conjugue toutes les qualités nécessaires pour devenir une des études sur le phénomène Stephen King parmi les plus abouties, les plus intelligentes (on regrette cependant l’absence de tout index), sous une esthétique optimale. Ainsi, le prix de 35 €, s’il peut paraître quelque peu excessif trouve rapidement toute sa justification et sa légitimité.
Eric Albert

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