Les crevards

Achard, Nathalie
Policier & Thriller
Paris : Marabout, 2023, 256 pages, 20,90 € (Black lab)

🙂 🙂 Prise d'otages en visio

Un huit clos, chacun chez soi…

Tout commence par un petit déjeuner familial qui installe déjà un certain malaise tant le couple vit sous une façade heureuse de doutes et de mensonges. Mais une fois que femme et enfants ont quitté la maison, Eric, formateur en communication, rejoint son bureau à l’étage et s’apprête à entamer sa dernière journée de formation en visio
Un à un, les participants, des personnalités très différentes, se connectent : Karim, aspirant médiateur, Kathy, ancienne salariée d’ONG, Vincent, codeur, sombre et revendicatif, Véronique, professeure usée, Anaïs, responsable commerciale et Nicolas, industriel flamboyant et grand ami d’Eric. Malgré quelques tensions organisationnelle, la formation débute et semble promettre de riches échanges pour clôturer cette session de formation.

Éric, qu’est-ce que c’est… là… derrière toi ?

Tout se déroule plus ou moins comme prévu quand soudain, derrière Eric, un homme cagoulé apparaît, tétanisant son auditoire. Avec une nonchalance décontractée, il pose un couteau sous la gorge de celui-ci en s’adressant aux autres : « Salut les nazes, vous pouvez pas savoir comme je suis content de me joindre à vous »…
Ex-responsable de Greenpeace, Nathalie Achard est médiatrice et formatrice en non violence, notamment en milieux carcéral.
Elle signe ici son deuxième huit clos après Week-end entre amis, (2022), salué par la critique. Spécialiste de la communication, elle décortique avec réalisme et humour noir, la cohésion d’une équipe composée de personnalités très diverses.
L’intrigue est moderne et attrayante, et le début de roman très réaliste. On s’identifie très vite à ces personnages qui se retrouvent en visioconférence, tellement le Covid nous y a habitué. Malheureusement, malgré l’originalité du roman, sa construction maladroite et déséquilibrée vient peser sur une thriller de prime abord très prometteur.
Le passage entre passé et présent, entre les portraits des différents personnages (participants et preneur d’otage) ainsi que leurs interactions caricaturales alourdissent la narration et viennent peu à peu gâcher le plaisir de la lecture.
Même, si je ne m’attendais pas au final, ce qui est un bon point, ce roman me laisse un peu perplexe et assez vite refroidi par une tension qui démarrait bien mais qui tombe vite, malgré une approche assez originale de ce huis clos atypique.
Pierre-Emmanuel Mullier

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